Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Ils : deux garçons qui font l’amour. Ils n’ont pas d’identité, pas d’histoire, pas de psychologie, mais un corps aussi lisse qu’un marbre...
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Ils : deux garçons qui font l’amour. Ils n’ont pas d’identité, pas d’histoire, pas de psychologie, mais un corps aussi lisse qu’un marbre de Canova, un membre qualifié d’« idéal ». Il n’y a pas de décor, ou plutôt c’est n’importe quel décor, chambre, plage ou clairière moussue : la seule chose qui importe, c’est qu’ils puissent s’y étendre pour faire l’amour. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit : ils se taisent lorsque cela commence. La voix, les mots entre eux n’ayant fait que préparer à l’amour : « ils entraient par la voix dans le plaisir de la chair. » Maintenant ils sont dans ce plaisir. La description détaillée de cette scène d’amour, emblème de toutes les scènes d’amour, est le fil central du roman et détermine sa durée. Elle court du premier instant à la conclusion, sans rien dissimuler, rien arranger, rien oublier. Les deux garçons sont dans le présent de la chair, sa pureté. Ils se dissolvent dans le plaisir pris et donné. Au point que « il » est l’un ou l’autre, interchangeable, unique et double. Vertige des corps que l’écriture rend palpable, refusant d’identifier, de dialoguer, de séparer ce magnifique oubli de soi qui est le comble de soi-même et qui n’existe que dans l’amour sensuel. Marie-Noël Rio.