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"Geai était morte depuis deux mille trois cent quarante-deux jours quand elle commença à sourire. Ce sourire, au début, personne pour le voir. Que deviennent les choses que personne ne voit ? Elles grandissent. Tout ce qui grandit grandit dans l'invisible et prend, avec le temps, de plus en plus de force, de plus en plus de place. Donc le sourire de Geai, noyée depuis deux mille trois cent quarante-deux jours dans le lac de Saint-Sixte, en Isère, commença à donner de plus en plus de lumière".
Geai
Albain est un être sensible, un idiot selon certains, un sage pour d'autres. Il voit le monde différemment, s'attache aux petites choses, aux infimes détails et à la vision des morts. Pour lui, l'invisible n'existe pas, la barrière entre les mondes n'est pas étanche.
Comment un être aussi sensible peut-il survivre dans un monde pragmatique et froid ?
C'est en rêvant que Christian Bobin nous entraîne dans le monde d'Albain, celui des lumières divines et des marronniers célestes. Une lecture reposante et douce qui nous entraîne dans un univers poétique et serein où son personnage principal y compte les nuages comme d'autres comptent les heures. Un moment de lecture floral et aérien, indispensable pour résister à la dureté du monde.
http://art-enciel.over-blog.com/2014/04/geai-de-christian-bobin.html