D'emblée, l'auteur nous place sous les auspices d'un Saint Patron de choix : Pantagruel, "Roi des Dipsodes", garant d'une soif de vivre inextinguible que proclame Rabelais en prologue au Tiers Livre : "Ainsi demeurera le tonneau inexpuisible. Il a source vive et veine perpétuelle."
In vino véritas, buvez, ceci est mon sang, lisez, ceci est la vie. Ici, point de morale ni d'apologie ; ici, l'alcool est passage, souvenir, lieu, raison de s'approcher des autres, et même parfois tellement près qu'on en vient à se cogner dessus.
Et Mau, en tavernier consciencieux, nous en sert à l'envi, de ces nouvelles qui titrent fort. Il mise sur la vitesse d'émotion, on avale d'un trait et on en redemande, les neurones encore tout épivardés comme après une Sauza Rapido ; comment résister au style qui coule si bien, à ces tranches de vie si proches qui jaillissent des verres et nous sautent au cœur ? Alors, on continue. Allez, encore une petite larme, de bonheur, de douleur, d'étrange, qu'on avalera d'un trait, pour la route, après, juré, j'arrête, parole de dipsomane !