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Je m'en vais. Mon corps sombre sous la fatigue. Mon cerveau refuse de réagir. Je ne me sens pas la force d'engager une nouvelle dispute. Cérès part. J'y suis habitué. Elle part tout le temps. Au travail. Faire les courses. Emmener les enfants chez le dentiste, le médecin, l'orthodontiste... Et je ne parle pas du coiffeur, du gynécologue et du reste. Elle est un courant d'air, toujours absente de la maison.
Voilà vingt ans que Cérès est intermittente dans ma vie. Vingt ans que ma femme part tous les matins. Vingt ans qu'elle se lève à six heures trente, uniquement dans le but de disparaitre sitôt sa toilette faite et son petit déjeuner avalé. Vingt ans que mes enfants, de la fin du congé de maternité à la Fac, courent s'asseoir sur les sièges de la voiture et se font conduire par leur mère chez la nourrice, à l'école, au lycée, à la danse, au foot, au catéchisme, à la messe.
Vingt ans que je me fais abandonner tous les matins après des bisous et des " au revoir papa ", " au revoir chéri " plus conventionnels qu'affectueux. Je reste seul toute la journée.