Un dimanche d'été, dans un quartier populaire de Naples : comme tous les matins, Rosario, onze ans, se lève, s'attarde un instant à la fenêtre pour observer ses voisins, puis il prend soin de sa grand-mère impotente avant de se préparer à rejoindre sa bande, selon un rituel immuable. Aujourd'hui, pourtant, il y a du nouveau sous le soleil napolitain : dans son sac de sport, Rosario a glissé un pistolet chargé. Entre les différents instants de cette journée particulière s'insèrent des retours en arrière sur la vie de Rosario : sa vie quotidienne, seul avec sa grand-mère Lilina, bourrée de tranquillisants ; les potes de sa bande avec qui il effectue les petits coups habituels ; les boss de la mafia, rigoureusement hiérarchisés, qui les font travailler ; son amour secret pour Caterina, hébergée dans un centre pour jeunes femmes en détresse. Par petites touches successives, c'est le puzzle complexe de la vie de Rosario qui s'assemble peu à peu, faisant surgir dans la langueur méridionale des scènes d'une violence insoutenable au gré de ses réminiscences. Avec une précision d'entomologiste, Diego De Silva dessine les comportements de la petite pègre de Naples, explorant une zone de la société où le bien et le mal, la vie et la mort sont décrétés par ceux qui imposent la loi du plus fort.