Ariane, mariée à un mari qui culmine aux sommets de la médiocrité, Solal arrivant par là avec son insolence et sa fougue, et c'est le coup de foudre. Mais la force de cet amour est sa propre dévastation, la trivialité du quotidien l'érode peu à peu. Les amants sublimes, éternels, s'empoissent dans la sudation de leurs propres excès, ce qui les rapprochent et les lient dans l'intimité des corps, est aussi ce qui les séparent du reste du monde. Ce sublime amour, face aux réalités du monde ? C'est une étincelle de beauté qui se noie dans un torrent de boue et de laideur, deux miniscules
frottements de solitude, à la recherche sans fin d'une perfection inatteignable. Albert Cohen nous offre un pur chef d'oeuvre de style, son travail sur l'écriture, cherchant à recréer les mouvements de pensée de chacun de ses personnages, est tout simplement génial. Découvrir ce roman au lycée, quand on idéalise beaucoup, qu'on commence à bourdonner, c'est comme de se prendre un cocktail Molotov de glace en plein coeur. Mais c'est un pic qui tombe bien, car c'est aussi un âge où l'on se rend compte qu'on en a marre d'être gavé aux illusions.
Une passion fulgurante n'est-ce pas ce dont tout le monde rêve ?
Ariane, mariée à un mari qui culmine aux sommets de la médiocrité, Solal arrivant par là avec son insolence et sa fougue, et c'est le coup de foudre. Mais la force de cet amour est sa propre dévastation, la trivialité du quotidien l'érode peu à peu. Les amants sublimes, éternels, s'empoissent dans la sudation de leurs propres excès, ce qui les rapprochent et les lient dans l'intimité des corps, est aussi ce qui les séparent du reste du monde. Ce sublime amour, face aux réalités du monde ? C'est une étincelle de beauté qui se noie dans un torrent de boue et de laideur, deux miniscules frottements de solitude, à la recherche sans fin d'une perfection inatteignable. Albert Cohen nous offre un pur chef d'oeuvre de style, son travail sur l'écriture, cherchant à recréer les mouvements de pensée de chacun de ses personnages, est tout simplement génial. Découvrir ce roman au lycée, quand on idéalise beaucoup, qu'on commence à bourdonner, c'est comme de se prendre un cocktail Molotov de glace en plein coeur. Mais c'est un pic qui tombe bien, car c'est aussi un âge où l'on se rend compte qu'on en a marre d'être gavé aux illusions.