Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Les "avant-gardes" (modèle XXème siècle), sont mortes. Oui. Est-ce que ça a tué ce qui fit qu'il y eut des avant-gardes ? Non. Rien ne tue, en art,...
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Résumé
Les "avant-gardes" (modèle XXème siècle), sont mortes. Oui. Est-ce que ça a tué ce qui fit qu'il y eut des avant-gardes ? Non. Rien ne tue, en art, la passion de l'inouï. Qu'est-ce que l'inouï ? Ce qui détruit les représentations mortes. Quelles représentations ? Celles du monde. La littérature est posée face au réel - dont la violence insensée la défie. Réel ? Rien à voir avec la "réalité" -qui n'est que le réseau des représentations codées, l'articulation du possible (l'idéologie). Rien n'y répond de l'expérience que nous faisons du monde. Tout y vide cette expérience de sens, la mortifie. Tout nous y voue à l'assentiment stupide au lieu commun. De quoi est fait ce réseau ? Des langues qui chaque jour socialement nous parlent. Elles sont médiatiques, politiques, publicitaires, pornographiques, mercantiles, psychiatriques. C'est même plus qu'un réseau : c'est un mur. Il faut le traverser, sauf à ne jamais rien toucher du réel. Traverser est une action. Une action d'écriture : action writing, comme on a dit action painting. C'est donc un geste (une performance), d'abord intransitif. Il s'identifie à sa propre énergie négative : couper, cut-uper, monter, sampler, rythmer au fil de cette passion destructrice des discours de l'idéologie. Mais il est aussi transitif (critique) : il fonde en acte son refus du monde tel qu'il est et de la réalité qui nous programme bêtes de somme des procès d'aliénation. Et il dessine, en creux, un autre réel, irreprésentable - mais identifiable à l'innommable énergie qui impulse la traversée du mur. Voilà ce que tente Sylvain Courtoux. Salut à son formidable effort. Salut à sa rage d'expression. Christian Prigent