Un vendredi soir, à la fin du mois de juin, une voiture file sur l’A31. « Elle roule. Vite. Loin du désastre. » (p. 9) Que fuit la conductrice, au point d’oublier toute prudence et d’avoir un accident ? Tout a commencé, le matin même, quand son mari a été arrêté par les gendarmes. Personne ne veut révéler à ce dernier les raisons de son arrestation. Il ne comprend pas ce qui lui arrive alors que les enquêteurs lui disent de parler.
Les chapitres sont courts et sont une alternance de voix. Guillaume décrit sa garde à vue, Christelle fait défiler les kilomètres entre lui
et elle et des personnes, qui côtoient le couple, disent le peu qu’elles savent sur sa vie. La journée est minutée, nous suivons les pensées de chacun. Nous sommes deux à ne pas savoir ce que qui a conduit les gendarmes à arrêter Guillaume et à rechercher son épouse : lui et nous. La population est informée par les flashs infos, mais nous, nous restons dans le flou.
Nous ressentons l’angoisse de Guillaume. Il se questionne : quels sont les signes qu’il a ratés ? Que se cachait derrière les « Rendors-toi tout va bien » ? Il comprend qu’il n’a pas été attentif à sa famille et qu’il n’a pas été assez présent. Il se sent de plus en plus mal. Il est déboussolé, ses douleurs, dues à sa cruralgie, ne lui laissent aucun répit, il veut aller aux toilettes. Souffrant comme lui d’un handicap invisible, je me suis imaginée à sa place. Je ne peux ni m’asseoir, ni rester debout très longtemps et j’ai imaginé le fait de ne pas être crue à ce sujet, si j’étais arrêtée par la Police (par erreur, bien sûr). J’ai compris sa souffrance physique et psychologique, sa détresse et son envie de dire ce que les enquêteurs veulent entendre, même si ce n’est pas vrai, pour pouvoir, enfin, se reposer. J’ai ressenti son incompréhension et son égarement au sujet de la situation.
Mais quel est ce fait si terrible que fuit Christelle ? Qu’est-ce qui peut conduire une mère à laisser ses filles livrées à elles-mêmes ? Elles sont encore jeunes et ne sont jamais allées seules à l’école. Nous pressentons que ce ne peut être qu’une raison très grave. Mais laquelle ? Je n’avais pas deviné la cause de sa panique. L’ambiance est anxiogène et les indices distillés par l’auteure ne permettent pas de comprendre l’origine de la situation avant qu’elle ne soit dévoilée. Les motifs sont très surprenants, cependant, j’ai été surprise que le fait que cela résonne avec une affaire qui avait ébranlé l’opinion publique, ait amoindri mon emballement. J’ai eu l’impression que comme l’auteure maîtrisait parfaitement le déroulement de la journée, j’avais besoin que les faits proviennent entièrement de son imagination. C’est complètement paradoxal et subjectif, car ce suspense est une grande réussite et je n’avais anticipé aucun élément. J’ai trouvé ma réaction étrange, c’est comme si j’en demandais toujours plus à l’auteure.
Rendors-toi tout va bien est un très bon suspense psychologique. Il est suffocant et stupéfiant.
Suffocant et stupéfiant
Un vendredi soir, à la fin du mois de juin, une voiture file sur l’A31. « Elle roule. Vite. Loin du désastre. » (p. 9) Que fuit la conductrice, au point d’oublier toute prudence et d’avoir un accident ? Tout a commencé, le matin même, quand son mari a été arrêté par les gendarmes. Personne ne veut révéler à ce dernier les raisons de son arrestation. Il ne comprend pas ce qui lui arrive alors que les enquêteurs lui disent de parler.
Les chapitres sont courts et sont une alternance de voix. Guillaume décrit sa garde à vue, Christelle fait défiler les kilomètres entre lui et elle et des personnes, qui côtoient le couple, disent le peu qu’elles savent sur sa vie. La journée est minutée, nous suivons les pensées de chacun. Nous sommes deux à ne pas savoir ce que qui a conduit les gendarmes à arrêter Guillaume et à rechercher son épouse : lui et nous. La population est informée par les flashs infos, mais nous, nous restons dans le flou.
Nous ressentons l’angoisse de Guillaume. Il se questionne : quels sont les signes qu’il a ratés ? Que se cachait derrière les « Rendors-toi tout va bien » ? Il comprend qu’il n’a pas été attentif à sa famille et qu’il n’a pas été assez présent. Il se sent de plus en plus mal. Il est déboussolé, ses douleurs, dues à sa cruralgie, ne lui laissent aucun répit, il veut aller aux toilettes. Souffrant comme lui d’un handicap invisible, je me suis imaginée à sa place. Je ne peux ni m’asseoir, ni rester debout très longtemps et j’ai imaginé le fait de ne pas être crue à ce sujet, si j’étais arrêtée par la Police (par erreur, bien sûr). J’ai compris sa souffrance physique et psychologique, sa détresse et son envie de dire ce que les enquêteurs veulent entendre, même si ce n’est pas vrai, pour pouvoir, enfin, se reposer. J’ai ressenti son incompréhension et son égarement au sujet de la situation.
Mais quel est ce fait si terrible que fuit Christelle ? Qu’est-ce qui peut conduire une mère à laisser ses filles livrées à elles-mêmes ? Elles sont encore jeunes et ne sont jamais allées seules à l’école. Nous pressentons que ce ne peut être qu’une raison très grave. Mais laquelle ? Je n’avais pas deviné la cause de sa panique. L’ambiance est anxiogène et les indices distillés par l’auteure ne permettent pas de comprendre l’origine de la situation avant qu’elle ne soit dévoilée. Les motifs sont très surprenants, cependant, j’ai été surprise que le fait que cela résonne avec une affaire qui avait ébranlé l’opinion publique, ait amoindri mon emballement. J’ai eu l’impression que comme l’auteure maîtrisait parfaitement le déroulement de la journée, j’avais besoin que les faits proviennent entièrement de son imagination. C’est complètement paradoxal et subjectif, car ce suspense est une grande réussite et je n’avais anticipé aucun élément. J’ai trouvé ma réaction étrange, c’est comme si j’en demandais toujours plus à l’auteure.
Rendors-toi tout va bien est un très bon suspense psychologique. Il est suffocant et stupéfiant.