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Un rejeton de la fière classe ouvrière toscane, premier de sa famille à avoir fait des études supérieures, se retrouve à composer, dans une cuisine puante de Bristol, la pizza Margherita en hommage à l'autre Marguerite, la maléfique Thatcher. Il est flanqué d'un flibustier tout droit sorti de L'île au trésor, d'un acteur shakespearien dans la débine, d'un Pavarotti déboucheur de chiottes et de toute une troupe de semi-délinquants, lumpenprolétaires rebelles, amateurs de bière, de foot et de diverses substances.
Ces souvenirs vrais sont passés au filtre de la poésie fantastique et de la critique sociale, dans un récit drolatique et émouvant, entre Ken Loach, George Orwell et H. P. Lovecraft. Un chant d'amour à une classe morcelée, malmenée par les managers doucereux et les superviseurs esclavagistes, mais qui résiste encore et toujours.
Odyssée Lumpen
Working class roman, avec ses héros borderline, ses as de la démerde, ses soutiers vagabonds d'un capitalisme grand adorateur de chair humaine. La fraternité partout, les coudes serrés de ceux qui se serrent aussi le pantalon, la solidarité et les commandements des gars qui habitent cette seconde zone de la société : ne jamais trahir les ouvriers, ne jamais lécher le cul des patrons.
Avec une poésie des ordinaires boulonnés au corps, des colères irisées contre ceux qui profitent de ceux qui n'ont pas grand-chose, une poésie de l'Amicale des Frères et Sœurs d'En-bas, Alberto Prunetti croque une galerie de portraits hauts en couleur, en fantaisie et en sueur et sang mêlés. Des portraits touchants, minables parfois, mais vivants, tenant la rampe à défaut du manche.
Odyssée Lumpen, c'est le regard débridé sur une vie qui se joue dans les marges, se marre dans la difficulté, s'accroche aux branches et s'imagine toujours des jours meilleurs.
Un vrai bon roman prolétaire sans manucure.