La vie de Taz ne sera plus jamais la vie de Taz et Marnie.
Elle meurt en donnant la vie.
Comme ça, comme un sale tour.
Et la maison qui n’est pas terminée.
Leur vie en en chantier devient sa vie en chantier. Car, que reste-t-il de nous lorsqu’on nous ôte, brutalement, cette personne que l’on chérit plus que tout au monde ?
Pas grand-chose, une moitié de nous, une moitié d’un tout.
Mais la vie, quand même, c’est de vivre toujours et encore, de trouver le souffle, de respirer le monde, d’accorder à l’autre, à tous les autres, une disponibilité.
La vie en chantier,
c’est tout ça. Le deuil, la reconstruction. La vie en friche, la tête en vrac et le cœur au bord du précipice. La culpabilité, aussi. La colère et l’incompréhension.
Mais il y a cet ami, fidèle, toujours à côté, une main sur le cœur, l’autre sur la caisse à outils. Renfort immuable contre la douleur.
Et puis, surtout, Midge, cette enfant merveilleux qu’il faut accompagner, agripper à soi et lui ouvrir grands les yeux sur la splendeur du Montana, et ses oreilles sur les histoires que sa mère serait en train de vivre.
Pete Fromm est un ébéniste de la langue. Les mots sont là, jamais trop bruyants, jamais trop empesés, ils sont là discrets, intercalés les uns aux autres. C’est un talent indéniable de faire, avec une telle économie de moyens, un si beau roman. Abyssalement beau.
Si l’expression dit vrai : c’est un cri qui déchire la nuit.
Le chantier de la vie
Quand Ted se retrouve seul à élever son bébé, il s'enferme dans le chagrin qui l'a frappé de plein fouet. Mais c'était sans compter sur la persévérance de ses amis. Veillant quasiment jour et nuit, son meilleur ami Rudy va tout faire pour qu'il garde la tête hors de l'eau, et lui offrir au passage le plus beau des cadeaux.
Patience et résilience sont les maîtres mots de ce roman. Une écriture immersive et une histoire très émouvante et débordante de joie de vivre.