La Belle dormit cent ans est la 3ème enquête de Varg Veum.
Varg est chargé de ramener Lisa, 16 ans, qui a fugué à Copenhague et finance son addiction à la drogue en se prostituant ; s'il la retrouve sans trop de difficultés et la ramène en Norvège, il n'en va pas de même pour Peter, petit ami plus âgé de Lisa, qui a lui aussi disparu.
Les débuts de l'enquête de Varg vont le mener vers deux pistes différentes :
- les parents de Lisa et ceux de Peter, et Varg va comprendre que certains d'entre eux avaient de bonnes raisons de souhaiter cette disparition;
- l'employeur
de Peter, Arve Jonassen, qui acceptait un peu trop facilement les absences répétées de Peter.
L'univers créé par Gunnar Staalesen dans cette série présente des caractéristiques très particulières : en effet, l'auteur accorde une place prépondérante aux relations humaines (ou à leur absence) et aux évolutions sociales.
En effet, ce n'est pas l'action, les coups de feu, les cadavres qui sont prépondérants, mais les rencontres et réflexions de Varg dans le cadre de son enquête. La Belle dormit cent ans accorde une place particulière aux relations entre parents et enfants, à travers les relations de Lisa et Peter et leurs parents, mais aussi aux relations de Varg avec son fils de 8 ans, qu'il ne voit que certains week-ends ; dans les deux cas, les parents assistent, impuissants, aux changements de leurs enfants ; le père de Lisa se demande comment sa petite fille qui demandait des câlins a pu se prostituer pour se droguer ; Varg se demande comment son fils a pu prendre des expressions de son beau-père avec lequel il vit au quotidien.
C'est aussi Solveig pour laquelle Varg a de tendres pensées, qui a trompé son mari mais reste à cause des enfants (Varg estimant que c'est un mauvais choix).
C'est un roman sur la solitude de Varg, qui n'a pas d'amis, pas de famille, qui conduit sans but dans Bergen le dimanche soir après avoir déposé son fils chez sa mère.
Les milieux journalistiques et universitaires sont aussi égratignés, à l'occasion d'une soirée très arrosée pendant laquelle Varg recueille des informations sur l'employeur de Peter : discussions stériles, adoration d'icônes que l'auteur méprise comme Hemingway qui a écrit Le soleil se lève aussi :
"Pour un bouquin dont les gens parlent encore cinquante ans après sa parution, je le trouve on ne peut plus chiant...Je n'ai jamais percuté sur ce qui peut apparenter à un chef d'oeuvre un livre qui parle d'une poignée de glandeurs décérébrés qui errent à Paris et en Espagne, se bourrent la tronche, vont à la corrida et détestent les Juifs".
Sur le plan sociétal, l'arrivée massive des drogues, la prostitution, l'hypocrisie sociale occupent une large place dans ce livre. Lisa, en manque, ou lorsqu'elle raconte ses débuts dans la prostitution, est assez poignante.
Si Gunnar Staalesen conserve son humour et sa dérision, il ressort de la lecture de ce roman une poésie désenchantée toute personnelle (à l'image du commissaire Vadheim, coureur de fond aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956 et poète) et d'une grande mélancolie.
Bien que ce livre ait été publié en 1980 (en 2002 en France), il n'a rien perdu de sa fraîcheur.
3ème enquête de Varg Veum
La Belle dormit cent ans est la 3ème enquête de Varg Veum.
Varg est chargé de ramener Lisa, 16 ans, qui a fugué à Copenhague et finance son addiction à la drogue en se prostituant ; s'il la retrouve sans trop de difficultés et la ramène en Norvège, il n'en va pas de même pour Peter, petit ami plus âgé de Lisa, qui a lui aussi disparu.
Les débuts de l'enquête de Varg vont le mener vers deux pistes différentes :
- les parents de Lisa et ceux de Peter, et Varg va comprendre que certains d'entre eux avaient de bonnes raisons de souhaiter cette disparition;
- l'employeur de Peter, Arve Jonassen, qui acceptait un peu trop facilement les absences répétées de Peter.
L'univers créé par Gunnar Staalesen dans cette série présente des caractéristiques très particulières : en effet, l'auteur accorde une place prépondérante aux relations humaines (ou à leur absence) et aux évolutions sociales.
En effet, ce n'est pas l'action, les coups de feu, les cadavres qui sont prépondérants, mais les rencontres et réflexions de Varg dans le cadre de son enquête. La Belle dormit cent ans accorde une place particulière aux relations entre parents et enfants, à travers les relations de Lisa et Peter et leurs parents, mais aussi aux relations de Varg avec son fils de 8 ans, qu'il ne voit que certains week-ends ; dans les deux cas, les parents assistent, impuissants, aux changements de leurs enfants ; le père de Lisa se demande comment sa petite fille qui demandait des câlins a pu se prostituer pour se droguer ; Varg se demande comment son fils a pu prendre des expressions de son beau-père avec lequel il vit au quotidien.
C'est aussi Solveig pour laquelle Varg a de tendres pensées, qui a trompé son mari mais reste à cause des enfants (Varg estimant que c'est un mauvais choix).
C'est un roman sur la solitude de Varg, qui n'a pas d'amis, pas de famille, qui conduit sans but dans Bergen le dimanche soir après avoir déposé son fils chez sa mère.
Les milieux journalistiques et universitaires sont aussi égratignés, à l'occasion d'une soirée très arrosée pendant laquelle Varg recueille des informations sur l'employeur de Peter : discussions stériles, adoration d'icônes que l'auteur méprise comme Hemingway qui a écrit Le soleil se lève aussi :
"Pour un bouquin dont les gens parlent encore cinquante ans après sa parution, je le trouve on ne peut plus chiant...Je n'ai jamais percuté sur ce qui peut apparenter à un chef d'oeuvre un livre qui parle d'une poignée de glandeurs décérébrés qui errent à Paris et en Espagne, se bourrent la tronche, vont à la corrida et détestent les Juifs".
Sur le plan sociétal, l'arrivée massive des drogues, la prostitution, l'hypocrisie sociale occupent une large place dans ce livre. Lisa, en manque, ou lorsqu'elle raconte ses débuts dans la prostitution, est assez poignante.
Si Gunnar Staalesen conserve son humour et sa dérision, il ressort de la lecture de ce roman une poésie désenchantée toute personnelle (à l'image du commissaire Vadheim, coureur de fond aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956 et poète) et d'une grande mélancolie.
Bien que ce livre ait été publié en 1980 (en 2002 en France), il n'a rien perdu de sa fraîcheur.