L'écriture de Jeanne Benameur est comme l'eau d'une rivière ; elle coule, limpide et calme, chargée du poids de la terre, témoin de l'originel qui gronde en nous.
Chaque mot s'infiltre sous la peau, colle à la chair, ronge les os.
Des phrases de quelques mots, d'un seul si justement pesé, portent toutes les réflexions de l'enfant, de l'homme, de la vieille femme, face au spectre de la mère, l'absente.
Un Je non identifié qui accompagne le récit comme l'âme du monde.
Si suavement poétique.
maman où t'es
Roman de l’absence, absence de la mère qui a laissé un vide immense au sein de cette famille d’anonymes. Une femme du voyage qui n’a pu se limiter au village et aux frontières et qui malgré son fils est partie. Elle laisse un père dans l’incompréhension la plus totale. Son fils quant à lui part en quête du mystère que constitue sa mère, mais il le fait à sa manière.
Court texte, juste une parenthèse, ce livre d’une très grande poésie, à l’écriture délicate, vous laisse un goût étrange dans la bouche, mais après plusieurs bouchers vous ne pourrez plus vous en passer.