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Pour fuir une famille hors norme, la jeune Karolína rejoint dès qu'elle le peut un centre équestre où elle se lie d'amitié avec Romana et Matilda, deux cavalières délicieusement inadaptées. Ensemble, elles forment bientôt une équipe de voltige équestre détonante. Nous sommes à la fin des années 1980 en Tchécoslovaquie, et tandis que l'univers de Karolína s'élargit avec la découverte de Pink Floyd, du tabac et surtout d'un talent secret de double vue, la fin du bloc de l'Est et l'irruption soudaine de l'économie de marché vont bouleverser ce fragile équilibre.
L'Écuyère est un roman poétique et caustique sur l'adolescence. C'est aussi une évocation spasmodique et rebelle de la double révolution à laquelle une jeune fille pleine de rêves et un pays tout entier sont soumis au même moment. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE« un style âpre et teinté de métaphores inattendues » Magazine LIRE« Dans ce roman grinçant où la pluie sent l'acacia, Ursula Kovalyk campe une jeune fille à la personnalité attachante.
» Libération« un arrêt sur images saisissant sur une tranche de vie dans un monde où tout est en train de basculer. » François Cardinali, Le Dit des mots« les cages constituent un leitmotiv. dans L'Ecuyère, représentant les déterminismes sociaux ou humains, les prisons que l'on se fait ou que d'autres construisent pour chacun. » Daniel Fattore« le texte, profondément humain, tire sa force de cette amertume.
» Alexia Kalantzis, La Petite RevueÀ PROPOS DE L'AUTEUREUrsula Kovalyk est née en 1969 en Slovaquie. Impliquée depuis longtemps dans la défense du droit des femmes et dans l'aide aux sans-abri, elle dirige également une troupe de théâtre composée de personnes sans domicile fixe. Elle a publié de la poésie, des romans et du théâtre, et a reçu plusieurs prix littéraires prestigieux. Ses ouvres sont traduites en de nombreuses langues.
Après Femme de seconde main paru en 2017, L'Écuyère est le deuxième roman d'Ursula Kovalyk publié aux éditions Intervalles.
Tchécoslovaquie de la fin des années 1980
Dans la Tchécoslovaquie de la fin des années 1980, une adolescente solitaire, élevée dans une famille dysfonctionnelle exclusivement féminine, trouve refuge dans sa perception onirique du monde et, surtout, dans un centre équestre où elle découvre l’amitié et la pratique de la voltige au sein d’une équipe. La chute du régime communiste en 1989 et l’ouverture du pays à l’économie de marché viennent toutefois brutalement anéantir les projets de compétition sportive de la jeune fille.
Ce court et étonnant roman au style âpre et direct, pour ne pas dire cru, est l’histoire métaphorique de deux émancipations pleines d’espoir, qui sombrent l’une comme l’autre dans la désillusion et l’amertume. Tandis que la tendre adolescente découvre les cruautés de la vie et voit fondre ses rêves, l’ex-Tchécoslovaquie troque ses barbelés contre la cage dorée d’une société de consommation individualiste en manque d’idéal.
Comme souvent dans les pays de l’Est soviétique où sévit une surmortalité masculine, les femmes ont dans cette histoire l’habitude de se débrouiller seules face à l’absence, la violence ou l’alcoolisme des hommes. Dans cette société autoritaire et refermée sur elle-même, les personnages apparaissent finalement tous aussi cabossés les uns que les autres. Marginaux, inadaptés, mais plutôt solidaires, ils parviennent toutefois tant bien que mal à trouver leur place et à subsister. Cela leur devient bien plus compliqué lorsque le chacun pour soi franchit le rideau de fer et les laisse sur le carreau de la compétitivité, anéantissant leurs naïfs espoirs d’une vie meilleure. Il n’est pas jusqu’au vieux et fidèle Cyril, le cheval de voltige, qui ne se retrouve tristement condamné à la boucherie...
Ce récit sombre et amer, dont la causticité s’assortit de pépites de tendresse et de poésie, est le saisissant instantané de la fin d’un monde qui renaît sous une autre loi du plus fort, avec son même lot de laissés-pour-compte.