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" 21 mars, Norouz, premier jour de l'année et premier jour du printemps. Zohak l'Arabe, seigneur du désert, roi de Jérusalem et cinquième empereur d'Iran, regardait la plaine de Ninive par la fenêtre de son château ". La légende de Kawa le forgeron et du roi Zohak est celle de la fondation mythique du peuple kurde. Elle se rattache à l'une des fêtes les plus anciennes du monde, celle du Norouz, célébrée
par tous les Kurdes.
Affligé aux épaules de deux serpents, le roi Zohak faisait sacrifier tous les matins deux jeunes gens pour nourrir ses monstres de cervelle humaine. La légende raconte que trois chevaliers, déguisés en médecins, épargnèrent une victime sur deux en substituant sa cervelle à celle d'un mouton. Le survivant s'enfuyait dans les montagnes, et de ces milliers de fugitifs naquit le
peuple kurde. A la fin du règne de Zohak, un forgeron nommé Kawa, dont seize fils avaient été sacrifiés, se révolta quand son dernier enfant fut capturé...
De cette légende, l'auteur donne ici une version reliée à l'histoire contemporaine du Kurdistan, le " Pays-des-mots-gelés ", le pays où la langue kurde interdite, traquée, niée, se fige et gèle
dans la bouche des hommes. Car l'histoire de Kawa le révolté et du roi tyran s'est perpétuée durant des siècles dans l'histoire des Kurdes, peuple en marge du monde des villes et du pouvoir.