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Syndicaliste de premier plan, Henri Krasucki (1924-2003) devient une figure populaire médiatique dans les années 1980.
Vingt ans après son remplacement à la tête de la CGT, dix ans après son décès, le personnage est maintenant libéré des enjeux « chauds » de l'actualité sociale.
Une certaine tendresse à son égard transparaît aujourd'hui, d'autant qu'avec l'effondrement des pays socialistes, la transformation du monde des salariés, pour beaucoup, l'image de l'ouvrier à casquette de Belleville, amateur de Mozart, est devenue objet d'histoire et de curiosité.
Robert Guediguian dans son film L'Armée du crime, Didier Daeninckx dans son roman Missak, en ont fait un héros de légende.
Ils ont rappelé ainsi son rôle dirigeant dans la résistance armée des FTP MOI. Sans conteste, la première partie de sa vie, de 1924 à 1945, jeune émigré juif polonais de Belleville, résistant communiste parisien, déportéà Auschwitz, est essentielle pour en comprendre l'intensité, les contradictions de cette vie d'homme pleinement engagé dans le XXe siècle.
L'accès aux archives de la préfecture de police, du parti communiste français, de la CGT, de la police politique polonaise comme les entretiens inédits avec des acteurs dont « Krasu » lui-même, rendent possible aujourd'hui d'en dégager une réalité plus complexe, en particulier son rôle dans la prise de distance de la CGT avec le PCF dès 1985.