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« Et je veux capturer le présent qui, par sa nature même, m'est interdit [.].
Mon thème est l'instant, mon thème de vie. Je cherche à lui être pareille, je me divise des milliers de fois en autant de fois que d'instants qui s'écoulent, fragmentaire que je suis et précaires les moments - je ne me m'engage qu'avec la vie qui naît avec le temps et avec lui grandit : c'est seulement dans le temps qu'il y a de l'espace pour moi.
[.]
La musique ne se comprend pas : elle s'entend. Entends-moi alors avec ton corps tout entier. Quand tu arriveras à me lire, tu demanderas pourquoi je ne m'en tiens pas à la peinture et à mes expositions, puisque j'écris rude et de façon désordonnée. C'est que maintenant je sens le besoin de mots - et c'est nouveau pour moi ce que j'écris parce que ma vraie parole est restée jusqu'à présent intouchée.
La parole est ma quatrième dimension. [.] » C. L.
Déconcertante est la vie
Água viva (« L'eau vivante »), c'est comme ces cloches qui sonnent dans le silence, qui creusent le silence, l'arrachant au vacarme : sensation prenant corps, devenant corps. Le rêve, le songe devient pensée, le trait existence.
Étrange, fulgurant, rutilant récit d'une libération intérieure : « Si je ne comprends pas ce que j'écris, ce n'est pas de ma faute. Je dois parler, car parler me sauve. »
L'instant comme il n'a jamais été, auparavant, cherché, cerné par les mots.
Un texte déconcertant, d'une sublime – comment dire autrement ? – force de vie. Inépuisable.