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Du côté de chez Swann et Le Temps retrouvé, début et fin d'A la recherche du temps perdu, sont deux arches, à la construction parallèle, sur lesquelles s'appuie le grand oeuvre de Proust. Ces deux textes définissent ce qu'est La Recherche, l'histoire d'une vocation, le salut par l'écriture. Dans le premier, c'est l'enfance restituée : Combray, les rêves, le territoire que le narrateur partage avec sa mère et sa grand-mère, les lieux de la fascination (le théâtre, les voyages, les visages de jeunes filles, l'or des noms...).
Dans le dernier, le temps a passé : il a rendu les êtres méconnaissables, détruisant tout à l'exception de l'art, union de la sensation et du souvenir. Le narrateur va enfin se mettre à écrire.
Le temps ne se perd pas
Ne pas avoir lu Proust est une chance : pas de temps à perdre, allez-y. L'avoir lu en est une aussi : retournons-y, il se bonifie à mesure que nous vieillissons!
La bien-nommée "Recherche" se voit offrir une seconde jeunesse, commémorations obligent, officiellement. Officieusement, il existe tant de raisons intimes, si délicieusement intimes, qu'en ce point je préfère me taire et retourner à telle scène désopilante, ou telle autre étrangement familière de la narration, une fleur, un clocher, une femme, un kaléidoscope, un baiser de maman...- tant de raisons de le lire que le narrateur, vous tendant la main, fait entendre sa voix.