Mémoires (1771-1848) en 2 volumes - La régénération de la Prusse après Iéna, ou les prémices de la défaite de 1870

Hermann von Boyen fut un personnage politique et militaire de premier plan en Prusse pendant les guerres de l'Empire. Entré dans l'armée à l'âge de douze ans, officier quatre ans plus tard, il s'intéresse très tôt à l'organisation de l'armée et à la formation des soldats. Il monte en grade rapidement et se fait connaître du Roi par un mémoire sur la nécessité d'amélioration de l'éducation au sein de l'armée. Après le désastre d'Austerlitz, Scharnhorst le fait entrer dans la commission de réorganisation de l'armée. Il commence alors un travail de réforme au sein de l'administration militaire : l'armée est habilement réorganisée malgré l'interdiction du vainqueur. Boyen quitte l'armée en 1811 et entreprend un voyage à Saint-Pétersbourg où il est convoqué par l'empereur Alexandre. Il regagne la Prusse au début de 1813 avec une proposition d'alliance d'Alexandre avec Frédéric-Guillaume III, et reprend du service comme colonel une fois la rupture de son souverain avec Napoléon confirmée. Au début de la campagne de 1814, il projette d'affirmer la puissance de la Prusse en reprenant la Hollande aux Français. En avril, il entre à Paris, et est nommé Ministre de la guerre le 3 juin. Il commence alors, en collaboration avec Grolman, son œuvre de réorganisation de l'armée : il met rapidement en place une réforme du système de conscription et propose une refonte de l'administration de l'armée pour une organisation plus adaptée, instituant notamment le service militaire obligatoire. Son projet, qui couvre l'ensemble des institutions militaires, est approuvé, et il a l'occasion d'éprouver la nouvelle organisation en 1815, ordonnant une mobilisation massive lors des Cent-Jours. Jusqu'à 1819, il consacre tout son temps à parfaire la plus grande réalisation de sa carrière, puis est écarté du ministère et se retire pour se consacrer à une intense activité littéraire. Il publie peu mais influence beaucoup ses amis en leur communiquant des mémoires et études sur divers sujets de politique, d'histoire, de philosophie... A 70 ans, il est rappelé au ministère de la guerre par Frédéric-Guillaume IV. Les perfectionnements apportés dans l'armement et l'organisation de l'armée prussienne, qui ont joué un si grand rôle dans la guerre de 1870, apparaissent sous ce second ministère. Il est nommé feld-maréchal en 1847 et prend sa retraite la même année. Il meurt en 1848.