Col Sud est sans nul doute le meilleur récit d'expédition jamais écrit. Membre de la première équipée victorieuse de l'Everest en 1953, Wilfrid Noyce traite cette épopée avec un ton délicieusement " décalé ", tout à fait unique dans la littérature de montagne. N'ayant pas atteint personnellement le sommet, l'auteur - loin de tout sentiment d'héroïsme - se permet une totale liberté de ton et aborde sans ambages ni préjugés tous les aspects d'une pareille entreprise. Ainsi est-ce probablement la première fois qu'un récit restitue dans son intégralité le quotidien d'une prestigieuse expédition himalayenne, ses mille détails et anecdotes, jusqu'à dresser l'inventaire exhaustif des sacs à dos de chacun ou décrire les effets du manque d'oxygène en altitude tout à fait comparables à ceux d'une prise de drogue. Lorsque l'occasion se présente, Wilfrid Noyce n'hésite pas à dire la beauté d'un paysage ou écrire un poème avec cette même sincérité qui traverse son récit sans complaisance où un trait d'humour a souvent le dernier mot.