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Tout est Jazz, c'est la fougue d'une jeunesse comme une poudrière, attendant l'explosion, vivant des lendemains sans hiers.
D'une langue exubérante, possédée, où les émotions débordent de partout, où les excès de sang transportent les corps dans des danses sans fin, Lili Grün explore l'âme jeune et tourmentée d'une femme dans le Berlin des années 30. D'extase en profonde mélancolie, de fièvre en désespoir. De rêves en déceptions.
Tout est Jazz est un cabaret hurlant sa joie de se produire devant le public, chantant l'engagement total dans l'art, corps et âme, les yeux
pleins de feux de la rampe. Une balade enthousiaste et impertinente.
Jouir de tout, jouer toujours, aimer aussi, aimer comme toutes les premières fois.
Elli devient alors le reflet d'une époque, une entre-guerre comme un souffle dont il faut à tout prix s'oxygéner, quelles qu'en soient les amertumes ou les délices.
Schwartzmann au scénar & Vallée au dessin, signent un album des plus réjouissants, irrévérencieux et sulfureux !
Polar où la brutalité et le comique jouent leur mélodie en orgue majeur tendu. Du noir pop-corn dans les neiges jurassiennes.
Sous la soutane, un flingue ; derrière la croix, des kilos de shit ; au-delà des prêches, la vulgarité du voyou.
Jubilatoire !
Il y une saison pour l’exil, remonter du sud vers le nord, ces pays que l’on quitte dans l’espoir d’un monde meilleur, même si la réalité se fait souvent un malin plaisir à contrarier les plans.
Il y a une saison pour le métissage, mélanger les langues, les couleurs de peau, les cultures. Métisser le présent pour ouvrir l’avenir.
Il y a une saison du partage, des émotions ensemble, des rites ensemble, des opportunités ensemble.
Il y a une saison des mères, une saison des filles, une saison des deuils et des naissance, des retrouvailles et des départs.
Et puis,
il y a la saison des ouragans, qui tombent sur Galveston comme des semonces archaïques, qui balaient sur leur passage les maisons autant que les volontés, qui incitent à quitter ces lieux que l’on aimait tant.
Les dernières Karankawas, roman choral touchant, des mots et des gestes, autant de voix qui portent en elles des histoires d’ailleurs ou d’ici, d’hier ou de demain, d’accueil et de partage. Une symphonie métissée qui montre une société américaine dans sa totalité complexe.
Intime et universel, violent et sublime, ce récit de Selva Almada braque les projecteurs sur un phénomène terriblement mis dans les marges en Argentine : le féminicide.
Croisant l’histoire personnelle et l’histoire d’une société, Les jeunes mortes est aussi incisif que sensible, douloureux et nécessaire.
C’est hantée par le spectre des femmes assassinées qu’Almada nous offre cette bouleversante lumière.
Russie. 1941. La traque aux espions, aux ennemis de la nation, à ceux de la vieille garde.
Roman comminatoire, sous forme d’interrogatoires, décrit avec effroi, humour noir et intelligence, ce qu’un système dictatorial met en place pour de sa grandeur et sa survie.
La guerre comme exutoire à toutes les tendances égocentriques , de pouvoir, de domination.
Garde-à-vue du garde-à-vous, Kremulator brûle d’un feu narquois et caustique.
Kevlar d'argot, morale d'acier, poings ferrés dans les poches, direction la dézingue des fachos de tout crin, les extrémistes du bout de la croix, les politicards de la manif pour tous. Avec sa poésie en cocktail molotov, toujours épris de justice, le poulpe retour en zone, Franck Pavloff en maître d'autel. Toujours aussi jouissif !
Avec l’acuité du chroniqueur policier, le souci du détail du journaliste en immersion, avec le talent du conteur inné, en 1961, Sciascia pénètre les arcanes de la mafia, explore avec doigté la corruption des élites, la violence des hommes et les doubles jeux des accusés.
Toute la maestria d’un film en noir et blanc, l’implacabilité de celui qui veut faire état des choses, la mécanique parfaitement affinée du romancier !
Madagascar, un père part à la recherche de son fils qui ne l'a jamais appelé papa. Écriture au poing, serrée comme cœur tendu vers sa dernière aventure. Varenne ceint de colère, de rédemption et de folie, la joute de chacun, cahin-caha de la démerde, corruption et pauvreté en gangrène, dans un pays tranché par un colonialisme présent-passé où toutes les raisons sont bonnes et les actions répréhensibles.
Polar pur, mortel, encre noire sur piste de sable rouge, La piste du vieil homme a la nervosité touchante et le geste fou de quêtes suffocantes. Varenne, un talent dingue,
immersif, poignard poignant fiché dans un décor aussi dur que les muscles et les cœurs bandés de misère et de crasse.
Allemagne 1939, un terrible accident ferroviaire. Le contexte politique l’aura dissimulé aux yeux de l’histoire.
Gert Loschütz s’en fait le chroniqueur, ajoutant ça et là des histoires à l’épisode, inventant une vie à certains, des souvenirs à d’autres.
Dérivation élégante au gré des hasards, errance magnétique dans les épaisseurs troubles de la mémoire. Un cheminement sinueux comme les courbes d’un train qui ondule.
Eufrasia Vela et les sept mercenaire
Munissez-vous d'une seringue hypodermique de 270 pages, remplissez-là
d'une dose de légèreté,
d'inspirations contre le tragique du vieillir seul, d'un poquito de piment dans la poche à perfusion
de vapeurs de gaz d'échappement
de quelques grammes de sédatif
ajoutez quelques kilomètres dans la pampa péruvienne,
des notes de whisky Old Parr, des films qu'il faut avoir vu dans sa vie avant de mourir,
de l'humour, noir de préférence
Et on obtient cette drôle d'histoire de sept mercenaires et une aide-soignante. Une tragicomédie humaine et joyeuse, une cumbia d'entre et avec les morts.
Lima. Pérou. Des vieux. Une aide-soignante. On ne badine pas avec l'amour mais avec la mort, on peut.