Biographie de Dôgen
Dogen (1200-1253) est considéré comme l'un des plus grands penseurs du Japon, où il a eu un rôle clé dans la diffusion du bouddhisme zen. Issu d'une famille princière de l'actuelle région de Kyoto, il entre à l'âge de treize ans au monastère Enryaku-ji. Choqué par la corruption dont il est le témoin, il le quitte bientôt et poursuit sa pratique auprès de différents maîtres. En 1223, alors qu'il voyage en Chine, à la recherche d'un bouddhisme plus authentique, Dogen devient le disciple de Maître Nyojo.
Il abandonne alors ses livres et se plonge dans la pratique de zazen, c'est-à-dire la pratique de la méditation dans la posture de Bouddha. A vingt-six ans, il connaît l'Eveil. Un an plus tard, il retourne enseigner au Japon le fruit de son apprentissage. Il rédige de nombreux essais sur le zen, dont le Fukan Zazen Gi ("Conseils à tous pour le zazen") et le Tenzo Kyokun ("Instructions au cuisinier zen").
De 1231 à sa mort en 1253, Dogen a mis par écrit un ensemble d'enseignements que son disciple Ejo a ensuite compilés en un recueil, Shobogenzo ("Le Trésor de l'OEil de la vraie Loi"), son ouvrage le plus célèbre. Il y affirme que l'expérience personnelle authentique est préférable à la stricte observance de la doctrine. Dogen fonde aussi l'école zen Soto. Contrairement aux enseignements classiques qui montrent le chemin à suivre pour atteindre l'Eveil, Dôgen plonge directement dans l'expérience d'un tel état et invite le lecteur à voir en lui-même la vraie réalité, ici et maintenant.
Pour ce faire, il est amené à examiner la nature de la conscience bouleversée par l'Eveil. Ses recherches le conduisent à explorer des domaines aussi vastes que la définition du temps, de l'espace, de l'univers, du bien et du mal, de la nature.