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La place de la femme dans les espaces suburbains fait l'objet, aujourd'hui, d'un traitement médiatique, à la convergence de l'observation et des représentations. Quel est précisément, le regard porté sur la femme de nos cités actuelles, en quête d'appropriation de territoires et dont l'icône se trouve confrontée à l'évolution des normes, valeurs, symboles ? L'auteur analyse un ensemble de clichés qui varient du prototype de la faubourienne dans l'œuvre naturaliste à la typologie de la " grand-ensemblière " marquée par les syndromes de la banlieue en crise, en passant par celle des femmes des quartiers excentrés, véhiculée par la culture issue du Front populaire.
L'étude de ces clichés met finalement en perspective, la réalité sociale et les spéculations des discours esthétiques brossant l'ouvrière des faubourgs, à travers une pluralité de représentations. Comment, pourquoi, passe-t-on du portrait de la faubourienne pauvre et déchue (telle Gervaise, dans L'Assommoir), malade, frivole, avilie (à l'exemple de Fantine, dans l'œuvre hugolienne ou de Nana, dans le roman zolien) à celui de la Communarde émancipée ou de la faubourienne oisive (telle Casque d'Or, " guincheuse " à Belleville) : une victime de l'apache qui survécut dans la chanson réaliste des années 30, à travers l'image moderne de la " fleur " des faubourgs ou de celle des " fortifs " ?...
Cette étude interroge, enfin, de nouveaux modèles émergents, notamment la volonté d'une expressive appartenance à une banlieue repensée, qui pourrait s'avérer soudain, inspiratrice et mobilisatrice.
