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À découvrir
Si le dessin et les thématiques (la construction du canal de Panama et les bordels comme lieu de rencontre de la Bonne Société) sont aguicheurs, la Bd pêche par un scénar' d'une lenteur surprenante, une mise en scène sans risque et une volonté irritante de vulgariser les grands noms du siècle.
De bonnes intentions, une mauvaise réalisation.
Parce qu'elle n'a connu que la fuite, Lilia ne sait pas s'arrêter dans une ville, ne sait pas vivre trop longtemps la vie des autres.Dans son sillage, depuis qu'elle a été enlevée par son père un soir d'hiver, elle sème les rencontres. Parmi elles, Eli, jeune étudiant en "langues perdues" qui ira jusqu'à Montréal pour apprendre la vérité sur le passé de celle qu'il aime ; celle de Christopher, détective sans conviction qui a sacrifié sa vie de famille pour poursuivre une chimère : celle de Michaela, sa fille, hanté par le funanbulisme et l'absence de son père ; et enfin celle
de son père, qui n'a jamais révélé le secret de son enlèvement et qui représentait son monde, riche et merveilleux mais sans attache.
Un premier roman qui nous offre une panoplie de personnages soignées, et qui nous offre au détour de ces destinations frénétiques, une vision déchirée du monde, où les langues meurent, où le froid finit par s'installer entre les gens et les vies se perdent.
Tout au long du livre s'étend une fusillade. Alors que les armes à feu crachent les balles et que les étudiants tombent, trois personnages se remémorent ce qui, dans leur vie, a servi de prémices à ce massacre.
Donald, chef de police de la ville voisine revient sur sa déchéance et espèrait un renouveau en s'immergeant dans la culture des peuples indiens opprimés.
Karen, conseillère d'éducation recueille une étudiante blessée, sûr de connaître le tueur, lié à son passé chargé d'ésotérisme et de spiritualité bon marché.
Troy, a eu le malheur de naître et de grandir
au mauvais moment, au mauvais endroit, sur une île isolée, entouré de sœurs, de moines et d'une gourou rêvant du Feu du Ciel.
Fabrice Colin nous dépeint toute la dangereuse fascination des éveils spirituels tant recherchés par une grande frange de la population américaine et des dégâts dont sont capables ces chefs religieux à qui ils confient jusqu'au moindre méandre de leurs âmes.
Un enfant-sauvage, un labyrinthe au cœur des montagnes, une créature rôdant aux alentours, une communauté en quête de la société parfaite et le poids de la guerre de Sécession qui se rapproche... voilà tous les ingrédients d'une Bd unique et bouillonnante.
Une Bd au grain sombre qui ouvre les enfants à la question de la tolérance, qu'elle s'oppose à la guerre, à la misogynie, au racisme ou à toutes les différences.
Tib n'a pas de chance : il est né avec une tâche sur l'œil. Du coup, dans son clan, tout le monde se moque de lui.
C'est alors qu'il tombe nez à nez avec un dinosaure ! Ravi de se faire un nouvel ami, il veut le présenter à son clan...
Mais comment faire pour attraper un dinosaure incontrôlable ? Et surtout, comment ne pas faire peur à tout le monde ?
Après un premier opus réussit, le deuxième décolle encore plus vite et ne peut décevoir les fans. L'univers déroutant prend une ampleur gargantuesque et l'héroïne par cette bombe graphique furieuse nous fait palpiter jusqu'à la dernière case fatidique.
On en piaffe d'impatience pour le tome suivant.
Daniel Woodrell, après Un hiver de glace (Winter's bone), nous offre un recueil de nouvelles consacré à la vallée des Ozarks. Taillées dans la pauvreté, la rudesse quotidienne et la violence nourricière, ces fragments noirs de l'âme des habitants se lisent comme autant de fin de parcours et de combats contre soi, contre le monde, contre la peur et le vide des jours.
Deux femmes, l'une psychologue, l'autre inspecteur, sont confrontés à plusieurs affaires sordides touchant à l'enfance. Sofia Zetterlund intervient auprès d'un ancien enfant-soldat du Sierra Leone, d'une femme violée et meurtrie dès l'enfance et doit recueillir le témoignage d'un pédophile reconnu. Jeannette Kihlberg, elle, se retrouve face au cadavre d'un enfant mutilé, momifié et abandonné près d'une bouche de métro. Dans leur ombre, la "femme-corneille" prépare un écrin funeste pour un nouvel enfant...
Psychologiquement abyssal, ce polar à deux voies est fragmenté par des
passages où les visages meurtris et meurtriers sont livrés à leur propre souffrance et violence. Un nouveau coup d'éclat dans la lignée noire et dense des polars suédois
"Tout artiste est un détraqué"
Ethan Muller est un marchand d'art et un des meilleurs. Fantasme ultime du galériste, il récupère une œuvre anonyme vertigineuse qu'il va pouvoir modeler à son envie.
Sauf qu'à l'exposition des « tableaux », un ancien flic reconnaît certains visages parmi les formes sauvages et triturées de l'œuvre. Ils appartenaient à des enfants, étranglés 40 ans plus tôt...
Un polar tout en finesse, où le héros fuit et s'obstine pour retrouver ces visages et percer la genèse de cette œuvre.
Impeccable et viscéral
Edward n'a jamais eu de chance. Son père est un serial-killer, sa mère est morte de chagrin et sa sœur de dépression.
Il ne lui reste que sa fille, et surtout sa femme, seule être humain à ne pas avoir peur de lui... jusqu'à ce qu'elle se fasse abattre en pleine rue. Il n'a plus alors que la voix de son tueur de père comme seul repère, et qui le pousse à la vengeance.
Un roman d'une noirceur si fluide que le lecteur la savoure tel un cocktail traître, en toute innocence, révélant sa puissance de page en page jusqu'à la perte totale des notions de morale.