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Tamara, Freuke, Kris et wolf, quatre trentenaires allemands qui se sont connus au lycée décident lors d'une soirée arrosée de fonder une agence : Sorry. La vocation de cette agence est de s'excuser à la place des autres. Dès son lancement, le succès est au rendez-vous : de nombreux hommes d'affaires et des entreprises qui estiment n'avoir pas toujours eu un comportement exemplaire envers un partenaire ou un salarié, les contactent afin de soulager leur conscience. Mais le jour où Lars Meybach les engage pour s'excuser auprès du cadavre d'une femme morte crucifiée sur un mur de son appartement,
la vie des quatre fondateurs de Sorry dérape, et ils n'auront de cesse de découvrir l'identité du tueur qui paraît très bien connaître la vie et les secrets de chacun d'eux.
MON AVIS : Difficile de donner un avis tranché sur ce livre tant il m'a procuré des émotions contradictoires. Pendant la première moitié du livre l'auteur pose ses jalons, j'ai eu parfois eu du mal à comprendre où Drvenkar voulait m'emmener, mais j'avais vraiment envie de connaître la suite. Il faut dire que le processus de narration tient le lecteur en haleine, il alterne à la fois le "je" et le "tu", le passé et le présent. Tout cela est parfois déstabilisant, mais j'ai trouvé ce rythme assez novateur, et j'ai rapidement été happée par cette histoire singulière. En outre, la psychologie des personnages est particulièrement soignée, trop parfois ? Je m'explique : rapidement l'on se rend compte qu'il est question de pédophilie, et l'écriture de Drvenkar est tellement réaliste que l'on a vraiment le sentiment d'avoir sous les yeux un véritable pédophile, cela peut être dérangeant et donner une véritable sensation de mal être. D'autant qu'à aucun moment sur le quatrième de couverture il n'est fait mention de ce thème difficile. La suite sur le blog Meelly lit...
Béa, la petite trentaine, caricaturiste politique norvégienne de renom, s'est inscrite sans raison apparente pour une croisière hors de prix dans l'Arctique. Elle va tout quitter pour participer à ce voyage : Andersen, la perruche qui partage sa vie, son travail, ses amants et ses amis. Quelles peuvent donc être les motivations qui poussent cette jeune femme qui n'a pas langue de sa poche et qui a un fort penchant pour la bouteille à entreprendre un tel périple, coincée parmi dix-neuf passagers plus différents les uns que les autres ?
MON AVIS : J'ai découvert l'auteure Anne B.
Ragde par le biais de sa trilogie "La terre des mensonges" que j'avais dévorée en quelques jours. C'est donc avec beaucoup de plaisir que je me suis lancée dans les eaux glaciales de "Zona Frigida". Les descriptions de l'Arctique et de sa faune sont vraiment magnifiques. L'écriture d'Anne B. Ragde est tellement imagée et détaillée que j'ai eu à plusieurs reprises la sensation de respirer l'air glacial du grand Nord. L'auteure prend son temps pour camper l'histoire, ses personnages et le drame qui va se jouer, car ce n'est pas qu'un plaidoyer pour l'écologie qu'elle nous propose, c'est aussi la quête d'une jeune femme qui veut enfin vivre sa vie. Ainsi, si Béa peut sembler loufoque et dévergondée voire carrément antipathique en début de croisière, elle se révèle au fil du roman beaucoup plus attachante à mesure qu'elle dévoile ses failles... la suite sur le blog Meellit lit...
Lorsque je lis un livre, j'ai pour habitude de prendre des notes. Je consigne dans mon cahier les sentiments que j'éprouve lors de ma lecture ainsi que les extraits qui me marquent, qui m'émeuvent. En reprenant, mes notes pour écrire cette chronique, je m'aperçois que j'ai recopié des pans entiers de ce livre unique, de cette ode à l'amour.
Dans ce roman autobiographique, David Lelait nous fait partager avec une immense pudeur son histoire d'amour tragique avec son compagnon décédé. A la lecture de ce livre, une évidence m'a sauté aux yeux : la plus belle histoire d'amour que j'ai
jamais lue, est une histoire d'amour entre deux hommes. C'est le plus poétique, le plus vibrant, le plus émouvant hommage à l'être aimé qui nous est livré. David Lelait possède un don, celui de souffler sur le papier ces mots qui décrivent les petits moments du quotidien qui font la vie, qui font les véritables histoires d'amour. C'est plus que sa propre histoire d'amour qu'il nous livre, c'est l'histoire de l'amour universel. Tout au long de ce magnifique roman, qu'il décrive sa première non-rencontre avec son compagnon, leurs vacances en Grèce ou ce cancer qui va lui enlever son autre, David Lelait sait trouver les mots justes, pudiques et plein de poésie. Et c''est toujours avec beaucoup d'humanité et d'intelligence qu'ill évoque l'absence et le deuil. Il trouve les mots qui réintègrent la mort, pour mieux se souvenir et se sentir encore plus vivant.
MON AVIS : Ce livre est si magnifiquement écrit, que je me suis forcée à plusieurs reprises à ralentir ma lecture, par peur d'achever trop vite cette si belle lettre d'amour. A peine achevé il occupe déjà une place particulière dans mon univers littéraire. Et je sais, je sens, qu'il résonnera encore longtemps en moi.
L'ordre de la maman de Lulu était formel : ne surtout pas ouvrir à son père. Mais lorsqu'on a dix ans et que votre papa vous supplie de l'autre côté de la porte, il est difficile de ne pas céder. Malheureusement, ce n'est pas le papa qu'elle connaît et qu'elle aime qui pénètre dans l'appartement mais un homme radicalement différent : alcoolisé et hors de lui il poignarde sa femme et blesse grièvement la petite Merry âgée de six ans. Après l'emprisonnement de leur père les deux fillettes vont être confiées à leur grand-mère puis finalement envoyées dans un orphelinat avant
d'être recueillies par une famille aisée qui, malgré leurs bonnes intentions ne parviendront jamais à les considérer comme leurs propres filles. Lulu et Merry vont pourtant grandir envers et contre tous. Elles vont néanmoins se construire de façon radicalement différente: l'une en niant ce père dont elle ne veut plus entendre parler et en construisant sa propre famille, l'autre en lui rendant visite régulièrement mais sans parvenir à avancer dans sa propre vie.
La construction du roman permet au lecteur de suivre les deux sœurs sur une trentaine d'années ce qui laisse à l'auteur tout le loisir d'approfondir les stigmates laissées par le crime du père chez ses filles. Lulu, l'aînée qui culpabilise de n'avoir pu empêcher le massacre de sa mère et les blessures de sa jeune sœur va renier son père et va même, pour protéger ses deux petites filles, jusqu'à inventer un mythe familial : son père et sa mère ont péris dans un accident de voiture. Merry quant à elle, va régulièrement visiter son père en prison pendant trente ans, alors que celui-ci ne lui a jamais réellement demandé pardon. Petite, elle va le voir avec sa grand-mère apeurée, adulte elle continue à aller voir ce père qui refuse de reconnaître qu'il a hypothéqué l'avenir de de ses filles.
J'ai beaucoup aimé la façon dont Randy Susan Meyers décrit la psychologie des deux héroïnes . Je trouve qu'elle sonne très juste. En effet, si les deux sœurs construisent (ou se refusent à construire d'ailleurs) leur vie de manière radicalement différentes, l'on voit tout de même qu'elles ne peuvent se construire qu'en réaction au drame qu'elles ont vécu. L'auteur est très habile pour faire sentir au lecteur ce « déterminisme ». Ainsi, Lulu -qui culpabilise de ne pas avoir sauvé sa mère et sa sœur- est médecin pour pouvoir éviter aux autres de mourir, Merry est quant à elle agent de probation dont la mission est d'éviter à de jeunes adultes la prison. Deux choix de profession qui sont liés au drame qu'elles ont vécus, même si c'est de façon très différentes. Et lorsque qu'elle introduit deux événements qui vont bouleverser l'ordre établit comme dans la vraie vie, et faire que Lulu et Merry vont réenvisager leur vie personnelle et professionnelle de manière quelque peu différente.Randy Susan Meyers ancre davantage ces deux héroïnes dans la réalité et permet à ces deux évènements de solder le douloureux passé des protagonistes.
Vous est-il déjà arrivé d'avoir quelques appréhensions avant de commencer la lecture d'un livre, surtout lorsque vous aviez plus qu'apprécié un des romans de l'auteur. C'est ce qui vient de m'arriver avec "Un hiver avec Baudelaire". C'est assez troublant comme ressenti, une appréhension aussi puissante que l'envie de découvrir cette nouvelle histoire. L'envie a été plus forte que l'appréhension : j'ai plongé.
Après avoir été mis à la porte du domicile conjugal, et perdu son travail pour cause de CDD non-renouvelé, Philippe, papa d'une petite fille, voit sa vie basculer, lentement,
inexorablement. Il passe du confort tout relatif des chambres d'hôtel de formule un, aux chambres d'hôtel miteuses, pour finir dans la rue. Dans cet autre monde, il va être confronté au froid, à la violence et à la misère. Mais c'est aussi dans la rue qu'il va rencontrer l'espoir incarné par Baudelaire, un chien qui va lui sauver la mise lors d'une rixe. Grâce à son chien, à quelques amis et au Fleuron qui accueillent les SDF accompagnés de leur fidèle compagnon sur une péniche, Philippe va remonter peu à peu la pente.
MON AVIS : J'avais déjà été très touchée par Dieu surfe au Pays basque, et je l'ai été tout autant par "un hiver avec Baudelaire". Harold Cobert réussi à dépeindre d'une manière à la fois réaliste et poétique la descente aux enfers de Philippe. Les mots sonnent si justes que l'on ressent avec beaucoup d'émotion les moments de doute, de désespoir, et d'abattement du jeune trentenaire. Plus qu'une chronique sociale sur le processus de marginalisation d'un individu qui a tout perdu, "un hiver avec Baudelaire" est un roman sur l'espoir, une formidable fable contemporaine comme l'écrit si bien Tatiana de Rosnay. Mais les émotions procurées par ce roman ne seraient pas aussi fortes s'il n'y avait pas le magnifique style de l'auteur. Je sais que le propre de l'écrivain est de faire en sorte que le travail sur les mots et le style ne soit pas visible, mais il faut tout de même saluer le talent d'orfèvre d'Harold Cobert. Sans tout ce labeur de l'ombre, ce roman ne serait pas aussi en prise avec le réel, ne serait pas aussi fort émotionnellement. De la pure dentelle de Calais. Je ne peux que vous invitez à plonger dans ce joli roman si fort en émotion et à la magnifique couverture.