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L'histoire de Léo et de son frère Méo est inspirée d'une vieille légende suisse.
C'est au tour de Méo de partir dans l'alpage réparer le toit du refuge, mais, face à sa mauvaise volonté, Léo doit y aller à sa place. Sur son chemin, il traite avec égard les êtres qu'il rencontre, fourmis comme champignons, crapaud comme buissons épineux. Il profite de la générosité de la nature qui le nourrit et lui procure une bénéfique nuit de sommeil, rendant son travail puis son retour faciles et agréables. Mais ce n'est pas le seul bienfait qu'elle lui prodigue : les génies de la nature
se sont concertés et ont reconnu en lui un allié : la bosse qu'il avait sur le dos a disparu !
Quand il s'en aperçoit, Méo, porteur de la même disgrâce, veut à son tour en être soulagé. Cependant, son parcours ne se déroule pas du tout comme celui de son frère. Au contraire de lui, il maltraite les créatures qu'il croise sur sa route. Les génies de la nature ne l'épargnent donc pas à son arrivée au refuge: il passe une nuit épouvantable, et à son retour, sa bosse a encore grossi. Lorsque la raison de ce malheur lui apparaît, il prend la décision de changer, conscient de l'intérêt qu'il aura à le faire, mais aussi des efforts que cela lui demandera.
Le thème des frères antithétiques est, dans les contes, aussi récurrent que celui des animaux alliés. Il consacre la nécessité d'adopter un comportement en accord avec les équilibres sociaux, mais aussi naturels. Les actes destructeurs sont ainsi sanctionnés, tandis que la bienveillance est récompensée. La Nature s'exprime sous la forme de figures magiques dotées d'intention pour mieux porter le message essentiel du conte : « Les êtres portent sur vous le même regard que vous portez sur eux. »
Le charme de cette version du conte doit beaucoup à la qualité de son illustration tout en subtilité, qui sollicite l'attention tout en invitant à la rêverie. La couleur se mêle avec bonheur aux dessins finement exécutés au trait comme pour signifier ce que le merveilleux dit de la réalité.
Emile est boucher. Comme tous les bouchers, Emile vend de la viande. De la viande d'animaux. Or, voici qu'un jour, un de ces animaux arrive bien vivant dans le camion qui livre son échoppe : un adorable cochon de lait. Emile connaît son métier. Il sait quel sort doit être réservé à cette marchandise incongrue. Mais au moment d'abattre son couperet, voilà que notre boucher se découvre incapable de tuer ! Le voilà bien embarrassé : que faire de ce nouveau compagnon, qui se révèle, de plus, particulièrement attachant ? Et parfaitement innocent, jusqu'à ce que, pénétrant par inadvertance
dans la chambre froide, il découvre l'horrible vérité et s'enfuit, épouvanté. Tout le village s'unit pour partir à sa recherche, par amitié pour Emile, inconsolable de cette perte. Enfin, à son grand soulagement, son copain cochon est retrouvé. Emile prend alors une grande décision : sa boucherie deviendra un restaurant où il retrouvera sa fidèle clientèle. Au menu : salade fraîcheur, ratatouille et tarte tatin.
Quel contraste entre la fade inertie des morceaux de viande suspendus dans la boutique d'Emile et la fraîcheur de son aimable copain cochon, débordant de vie ! Les illustrations rendent parfaitement compte des sentiments qui animent le jeune et affectueux animal. Ceux qui ont un peu fréquenté ses congénères reconnaîtront dans ses traits et attitudes expressives des comportements somme toute très proches de la réalité.
Les humains qui peuplent le village d'Emile, et parmi eux, ses clients et clientes, sont pour leur part croqués avec un humour facétieux auquel un observateur attentif ne résistera pas. D'emblée, la couverture donne le ton : on va rire, s'émouvoir, mais aussi réfléchir, grâce à cet album concis, drôle et efficace. Au fil des pages, soyons attentifs aux détails : la tête de bœuf en dit long...
Une tata formidable !
La tata de Fabrice n'était pas une personne ordinaire. Plutôt du genre à impressionner, enfant, l'adulte qu'il est devenu, en laissant en lui le souvenir impérissable d'une amie inconditionnelle des animaux. Le neveu nous invite dans son minuscule appartement parisien, peuplé, au gré de ses sauvetages et de son instinct protecteur, d'une faune insolite. Sans relâche, Thérèse vient au secours des animaux en détresse, prenant le parti de l'agneau contre le boucher, attirant dans sa tanière à force de ruse et de patience un perroquet égaré, offrant à tous le gîte et le couvert avec la plus débordante générosité.
Le personne fascine, impressionne, effraie l'enfant , telle une idole terrible et toute puissante. Elle impose sa présence et sa volonté, reléguant dans son ombre un compagnon humain plus que discret, tout son dévouement étant réservé au bien être de ses protégés. Bien-être sur lequel l'auteur s'interroge rétrospectivement, doutant finalement qu'un faisan puisse se plaire dans le mètre carré des toilettes de la tata. Avec l'humour décapant qu'on lui connaît, en accord parfait avec les drôlissimes illustrations de Catherine Meurisse, Fabrice Nicolino se raconte en admirateur incrédule d'une tante magnifique dont l'influence se répercutera sur lui comme sur ceux qui feront, grâce à ce livre, son indispensable connaissance.