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Notes et avis 1 à 10 sur un total de 16
Lily Parker se retrouve catapultée dans un lycée, pour enfant gâtée, à Chicago, à des lieux de chez elle. Pendant ce temps, ses parents partent en Allemagne sur les pas d'un mystérieux philosophe dont personne, ou presque n'a jamais entendu parler. Leur périple est sensé duré deux ans. Il lui faudra donc finir sa scolarité à Sainte-Sophia.
Sainte-Sophia est battit sur un ancien couvent, il est froid et humide, tout comme le personnel enseignant, en commençant par la directrice.
Lily nous raconte son histoire, telle qu'elle la vit, et la ressent. Son brin d'humour en fait tout
le charme.
Car on sent que tout n'est pas net, dans cet établissement. Et que les séances de musculation de scout cachent quelque chose, de plus dangereux. "Désolée, mais il faut que je file. J'ai sport. Voilà, dit-elle de façon détachée, comme si le prétexte lui paraissait bien choisi. J'ai musculation. "
Finalement quelques pages plus loin, lorsque l'on apprend la teneur de ses escapades nocturnes, on s'aperçoit qu'elle n'est pas si loin de la vérité, on peut voir ça effectivement comme une sorte de musculation. (d'un genre spécial, c'est tout).
Mais à part les cachoteries de Scout, la nouvelle meilleure amie de Lily, et les sous-entendus de la directrice au sujet des parents de cette dernière, l'action est plutôt plate.
Pourtant, on ne lâche pas le livre, le style est plaisant et on se sent bien auprès de Lily et Scout, même si parfois cela manque légèrement de profondeur. Comme il s'agit d'un livre jeunesse et d'un premier tome, je pardonne bien volontiers cette facilité. D'autant plus qu'il est bien écrit et ce lit vite.
Mon seul regret que l'opus s'arrête là où commence enfin l'action.
Côté personnage, même si Lily est notre narratrice, et que j'aime son style et sa logique, je lui préfère de très loin sa colocataire et meilleure amie Scout. Une rebelle caricaturée, par un look gothique au piercing dans le nez, chez les BCBG, j'adore !
En conclusion :
Un livre jeunesse très agréable, par son humour, mais qui sert avant tout de préparation, à la suite de la trilogie, ici l'auteure se contente de poser les bases sur plus d'un tiers du livre, faisant ainsi le choix de clore cet opus là où commence véritablement l'action. Si bien qu'elle me donne envie de connaître la suite, le second tome est dans ma PAL, mais j'attendrai minimum janvier pour le découvrir, car je l'ai inclus dans ma liste pour le challenge ABC de la littérature 2014.
J'ai également échangé, pour le challenge de cette année, ce premier tome avec celui que j'avais prévu de lire au départ.
Morceaux choisis :
C'est carrément flippant. Tu te réveilles un bon matin, et boum! d'un seul coup, te voilà à porter des bonnets B et à manipuler la matière, à balancer des sorts, et à combattre les Faucheurs pour les empêcher de régner sur Chicago. Gossip Girl, à côté, c'est du pipeau.
J'ai eu très envie de le lire, même s'il était classé jeunesse, pour la petite histoire, sur leur site Cultura a rangé ce livre dans la catégorie des 5-7 ans !
Toutes les nuits, Sophie fait le même rêve, elle est au milieu d'une grande forêt enneigée, son père lui chante une chanson qu'elle aime beaucoup, mais dont les paroles lui échappent, ils observent une femme très belle, recouverte de fourrure, et dont les reflets enneigés brillent comme des diamants. Puis l'image de son père s'évanouit et lorsque Sophie se retourne la femme s'est transformée en loup.
C'est le moment
où elle se réveille dans cette chambre froide de pensionnat anglais.
Sophie n'est pas brillante, elle préfère laisser cela à son amie Marianne, et, elle est loin d'avoir le charme et la beauté de Delphine "On dirait une princesse". Non, son vrai talent à elle, c'est l'invisibilité. "Elle pouvait passer devant la plupart des profs sans qu'ils remarquent vraiment sa présence".
Tout le monde l'ignore, orpheline, elle n'a plus de familles, quant à sa tutrice, elle préfère payer la pension, plutôt que d'avoir Sophie "dans ses jambes". Mais Sophie a un rêve, La Russie, là où son père rêvait de l'emmener. Alors quand son vœu le plus cher se réalise, Sophie est aux anges, mais le rêve ne virera-t-il pas au cauchemar ?
Ce roman jeunesse est un vrai conte. Je m'étais préparé mentalement à le lire avec des yeux d'enfants. Mais je reconnais que c'était bien inutile, dès les premiers mots, j'étais conquise par la plume de Cathryn Constable, à une ou deux tournures de phrases prêtes. Oubliant un instant que l'histoire s'adressait à un jeune public.
L'écriture poétique m'a emmené dans ces grands espaces blancs, elles n'étaient pas trois, dans le train, et le palais, mais quatre avec moi.
Trois amies, trois petites filles totalement différentes et qui se complète. Marianne l'intello, Delphine la "poupée Barbie" et Sophie qui est... Sophie et juste Sophie et qui va se révéler petit à petit au cours du récit. Brave, forte, généreuse. Une âme pure. On s'attache à ce trio, même si parfois, on a envie de secouer Sophie, devant sa crédulité, mais même si le palais est délabré, même si la princesse Volkonski est parfois cruelle, voir limite méchante, Sophie continue de l'admirer. C'est la première personne qui semble s'intéresser réellement à elle. Et pour cause !
Les personnages secondaires m'ont beaucoup plus également.
Cependant, j'ai deux regrets, les loups n'ont pas autant de présence que je me l'étais imaginé. Et la fin est bien trop abrupte, je l'aurai aimé plus détailler, là, je suis restée un peu sur ma faim.
En conclusion :
Un merveilleux conte jeunesse, bien écrit, pour tous les fans de "la petite princesse" de Frances Hodgson Burnett (princesse Sarah), ou tout simplement celles qui aiment les contes de fées. Le scénario était prévisible d'avance, mais c'était un vrai bonheur de le lire. Et même un coup de cœur, un peu de douceurs dans ce monde de brute, de temps en temps ça ne fait pas de mal.
J'ai l'habitude de dire qu'avec Bernard Werber c'est tout bon ou tout mauvais.
Dès les premières pages, j'étais conquise, ravie de retrouver la famille Wells, mais Edmond, fait place ici à son petit-fils David, lui aussi passionné par l'extrêmement petit.
David va être engagé par Natalia Ovitz, chargée d'une section secrète de la Défense française, son but, sauver le monde.
Car à travers son héros, Weber nous passe un message fort et puissant, une prise de conscience, nous sommes beaucoup trop nombreux et beaucoup trop irrespectueux de notre planète, la tuant à petit feu.
La
plume et le style sont toujours aussi plaisants, le récit s'entrecoupe comme à son habitude par l'encyclopédie d'Edmond Wells, mais là, l'originalité suprême, est de donner, une conscience et une voie, à la terre, qui nous donne son ressentit, et son histoire, telle qu'elle l'a vécue.
Pourtant, j'y ai décelé beaucoup de longueur, je me suis même demandée si je n'allais pas l'abandonner. Puis sont arrivé les Emachs, et le roman à repris un second souffle, avec une fin magnifique.
Quant aux personnages, ils sont plutôt attachants, David à beau faire partie de la famille Wells, il me fait surtout penser à Michael Pinson, autre personnage récurent de Werber.
En conclusion :
Un roman captivant qu'y demande qu'on lui laisse un peu de temps, comme pour toute recherche en fait. C'est avec plaisir que je lirai la suite.
Ce livre témoignage, est magnifique, alors que l'on pourrait s'attendre à un condensé d'apitoiements, Anne-Dauphine Julliand réussie le tour de force de nous partager son malheur sans tomber dans le mélo.
Bien au contraire, c'est une grande leçon d'Amour et de courage.
Tout commence un jour d'été, alors que Anne-Dauphine, regarde les pas de Thaïs, alors âgé de presque deux ans, qui laissent une étrange marque légèrement écartée.
Le jour de ses deux ans le couperet tombe, thaïs est atteinte d'une leucodystrophie métachromatique.
Elle est condamnée. Alors qu'Anne-Dauphine
Julliand a toutes les raisons de s'apitoyer, sur son sort, au contraire, elle décide de ne pas renoncer et s'efforce de vivre au présent, sans anticiper l'avenir.
Malheureusement, ce dernier la rattrape ! Lorsque l'auteure apprend la maladie de sa fille, elle est enceinte, de son troisième enfant. Quelques mois plus tard, elle donne naissance à sa seconde fille il s'avèrera que cette dernière sera également atteinte de leucodystrophie métachromatique.
Jour après jour, elle nous raconte son combat et celui de ses petites filles, surtout, Thaïs, qui jusqu'au bout nous donnera une formidable leçon de courage.
Que dire d'autre sinon qu'il est superbement bien écrit et se lit très vite.
En conclusion :
Ce livre est un condensé, d'amour, de solidarité et de courage. J'admire cette femme, je ne sais pas si dans de telles conditions, j'aurai eu autant de courage.
C'est une lecture sympathique, au style léger, facile à lire, relativement bien écrit. L'humour y est présent mais jamais barbant : "ce n'est pas parce qu'elle a tenté de nous bouffer qu'elle avait tort"
"_ C'est très probable, parce que même affamés, il est rare que les SDF tentent de bouffer des gens. "
Comme, il se lit très vite, il est efficace pour se détendre ! Les chapitres sont courts et leurs têtes reprennent en thermes édulcorés la consigne de leur thérapeute. " Ne vous prenez pas la tête pour des détails. Mieux vaut avoir tort et être vivant qu'avoir raison et
bouffer de la cervelle".
Car ne l'oublions pas à la base Sarah et David avaient des problèmes de couple, ils devaient donc voir un thérapeute : "notre thérapeute a tenté de nous bouffer et nous l'avons tuée en lui défonçant le crâne. Comme dans les films. - Oh ! Mon dieu ! Dit Amanda en tendant une main pour me tapoter maladroitement le bras. (ses yeux, c'étaient emplis de larmes.) Vous voyez un thérapeute ? Tout va bien ? "
En résumé, tuer des zombies en appliquant les conseils d'un psy, peut sauver un couple !
Vous l'aurez compris, nos héros, vivront des situations, assez cocasses, ils se rendront vite compte que parfois, il vaut mieux la compagnie des zombies que celle des humains, qui peuvent se révéler plus tordus.
En Conclusion :
ce couple à la dérive, associé à cette épidémie de zombies, font de ce livre à l'humour et à l'hémoglobine décalée, un excellent livre.
Une conception originale pour cet ouvrage, où l'on découvre l'histoire du point de vue, de trois personnages distincts.
Il y a tout d'abord Aibileen une domestique noire qui a élevé quantité d'enfants blancs " Moi, je m'occupe des bébés des Blancs, voilà ce que je fais, et en plus, de tout le boulot de la cuisine et du ménage. J'en ai élevé dix-sept de ces petits, dans ma vie. Je sais comment les endormir, les calmer quand ils pleurent et les mettre sur le pot le matin, avant que les mamans aient seulement le temps de sortir du lit." Mais à trop s'occuper de ceux des autres, elle
n'était pas là lorsque son fils a eu cet affreux accident qui lui a coûté la vie.
Puis Minny, une autre domestique noire, mais, cette fois au caractère bien trempé. (je crois finalement ma préférée) Et enfin vient Miss Skeeter, une jeune fille blanche de bonne famille qui revient au pays après la réussite de ses études, son rêve devenir écrivain. Au grand damne de sa mère qui voudrait la voir mariée et mère de famille.
À Jackson, Mississippi, les lois raciales sévissent toujours. Même si l'esclavage a été aboli, les mentalités de cette petite ville du sud des Etats-Unis ne semblent guère avoir évolué depuis la guerre de sécession ! Skeeter, elle n'approuve pas ce qu'elle voit, ce que sont devenus ses amis, elle se souvient de Constantine leur bonne comme une seconde mère, " c'est elle qui m'a élevée". Lorsqu'elle apprendra de quelle façon odieuse, sa mère la renvoyée, ce sera la goutte d'eau qui fera déborder le vase.
Pour faire changer les mentalités, elle a dans l'idée de se servir de son don pour l'écriture, elle s'alliera à Aibileen dans un premier temps, puis a Minny dans un second temps, puis à plein d'autre. Son but raconter la vie de ces femmes ! Qui depuis toujours, doivent supporter en silence les réflexions racistes de ces blancs qui les emploient.
Ces femmes sont tellement touchantes ! On vibre avec elles. Aibileen la sage, au caractère posé. Enrichie des expériences du temps, Minny, elle, est une boule d'énergie, espiègle, impulsive, qui se laisse vite emporter "elle détient le record de renvoi pour le poste de bonnes". Et miss Skeeter, jeune femme blanche, différentes des autres, intelligente, qui a d'autre ambition dans la vie que celle de se trouver un gentil mari.
Ce livre est un sacré pavé, cependant, il ne m'a fallu que quelque jour pour le lire. Tant les héroïnes sont attachantes, je dois reconnaitre malgré tout, que je ne suis pas entrée tout de suite dedans, les premiers chapitres ont été lus sans intérêts, puis quand Miss Skeeter fait son entrée, le roman prend un souffle nouveau, dès lors impossible de le lâcher.
En conclusion :
C'est, le genre de livre qui se dévore, qui nous fait oublier le temps qui passe, partit d'un fait réel, il aborde, sans jugement et uniquement avec parcimonie la montée de Martin Luther King, les actions néfastes du Klu Klux Klan, la mort de Kennedy..., mais juste pour plus de réalisme car ici les personnages sont fictifs. Fictif mais attachant, je les ai quittés presque à regret un livre merveilleusement écrit. Sauf pour Miss Hilly ! j'aurai bien fait des nœuds avec son cou.
L'action se déroulait uniquement en 1962 ! Heureusement que des femmes comme nos trois héroïnes ont fait bouger les choses. Je me demande si les choses ont si bien évolué...
Morceaux choisis :
Je suis revenue à la maison ce matin-là, après qu'on m'a renvoyée, et je suis restée dehors avec mes chaussures de travail toutes neuves. Les chaussures qui avaient coûté autant à ma mère qu'un mois d'électricité. C'est à ce moment, je crois, que j'ai compris ce qu'était la honte, et la couleur qu'elle avait. La honte n'est pas noire, comme la saleté, comme je l'avais toujours cru. La honte a la couleur de l'uniforme blanc tout neuf quand votre mère a passé une nuit à repasser pour gagner de quoi vous l'acheter et que vous le lui rapportez sans une tache, sans une trace de travail.
"J'ai envie de crier assez fort pour que Baby Girl m'entende, de crier que sale, c'est pas une couleur, que les maladies, c'est pas les Noirs. Je voudrais empêcher que le moment arrive - comme il arrive dans la vie de tout enfant blanc - où elle va se mettre à penser que les Noirs sont moins bien que les Blancs."
Règle numéro 6 : tu frappes pas ses enfants. Les Blancs aiment faire ça eux-mêmes.
Je plonge dans ses beaux yeux bruns et elle regarde dans les miens. Seigneur, ce regard, on dirait qu’elle a déjà vécu cent ans. Et je vous jure que je vois, tout au fond, la femme qu’elle sera. L’avenir, l’espace d’une seconde. Elle est grande et droite. Elle est fière. Elle est mieux coiffée. Et elle se rappelle les mots que j’ai mis dans sa tête. Comme on se rappelle quand on est une adulte.
Alors elle le dit, juste comme il fallait: Tu es gentille, tu es intelligente, tu es importante.
Lors d'une sortie avec ses amis, Alice va rencontrer une voyante qui va lui prédire que l'homme qui va le plus compter dans sa vie vient juste de passer derrière elle. Pour connaître son identité, elle devra entreprendre un long voyage et rencontrer six personnes.
Aussitôt, Alice s'imagine qu'il s'agit d'un amoureux, voir un mari. Mais à t-elle, bien raison ?
Une chose est sûre ça en dit long sur sa solitude. Ainsi que sur celle de son voisin, Monsieur Daldry.( je trouve d'ailleurs étrange que le titre porte le nom d'un personnage secondaire, puisque l'histoire se concentre avant
tout sur Alice et son étrange don, elle est Nez.)
Daldry cherche par tous les moyens à convaincre Alice d'entreprendre ce voyage, allant même jusqu'à le lui payer. Son but est simple, il cherche à l'éloigner de son appartement, qu'il convoite, depuis des mois. Mais est-ce bien la vraie raison ?
J'apprécie beaucoup la plume de Marc Levy, ces personnages sont toujours très travaillés avec une forte personnalité. Si Daldry et Alice sont attachants, c'est surtout leur guide touristique qui m'a le plus touché. Humaniste emplis de gentillesse, au cœur aussi gros que son humour.
C'est une histoire sympathique qui se lit facilement et qui a le mérite de nous faire voyager, l'écriture de Levy est telle qu'elle nous emporte avec les personnages de son roman.
Cependant (car il fallait bien un mai) il n'y avait pas vraiment de surprise, tout est presque trop prévisible, cependant je reconnais qu'il n'a jamais été ennuyeux.
En conclusion :
Donc au final, je dirai que ce n'est certes pas mon préféré de Marc Levy, mais que le roman reste sympathique et divertissant. Que j'ai passé un bon moment, en sa compagnie et celle de Levy. Qu'une fois de plus l'auteur à su marier, humour, légèreté suspens, en un mot tous les ingrédients qu'il faut pour être addictif. Juste une petite déception sur la fin que j'aurai souhaitée autre, ou alors plus étoffée, en gardant ce contexte.
Morceaux choisis :
Pour un homme, aimer, c'est cueillir la beauté d'une femme, la mettre sous serre, pour qu'elle s'y sente à l'abri et la chérir... jusqu'à ce que le temps la fane, alors les hommes repartent cueillir d'autres cœurs. Je me suis fait la promesse que si un jour il m'arrivait d'aimer, d'aimer vraiment, alors je préserverais la fleur et m'interdirais de la couper.
On a deux vies en soi. Celle que l'on connaît et une autre, qui nous attend.
Les garçons aiment se bagarrer, et oui, c'est dans leur nature. Mais plus ils acquièrent de vocabulaire et plus leur violence régresse. La brutalité n'est que la conséquence d'une frustration, l'incapacité d'exprimer sa colère par des mots alors à défaut de paroles, ce sont les poings qui parlent.
_ Nous voyagerons par les airs
_ Comment ça par les airs?
_ J'ai kidnappé deux canards à Hyde Park!! mais non nous prendrons l'avion bien sûr!!
En 2008, Lucile, la mère de Delphine de Vigan s'est suicidée à l'âge de soixante et un an.
Lorsque le besoin d'écrire sur sa mère s'est fait sentir, Delhine de Vigan, était sûr d'une chose, elle ne voulait pas se contenter uniquement de ce qu'elle en connaissait, de ce qu'elle en pensait. Elle voulait que l'histoire de Lucile, soit complète. Certainement pour enfin comprendre d'où lui venait cette Bipolarité, qui l'a handicapé une partie de sa vie, et qui a fini par avoir raison d'elle.
En même temps, l'auteure à conscience de se lancer dans "un sujet casse-gueule" : "je
perçois chaque jour qui passe combien il m'est difficile d'écrire ma mère, de la cerner par les mots, combien sa voix me manque. Lucile nous a très peu parlées de son enfance. Elle ne racontait pas. Aujourd'hui, je me dis que c'était sa manière d'échapper à la mythologie, de refuser la part de fabulation et de reconstruction narrative qu'abritent toutes les familles. "
Surtout qu'elle ne veut ni romancer, ni fausser les témoignages.
On le sait, il suffit que chacun regarde à l'intérieur de sa propre famille, pour se rendre compte que toute vérité, n'est pas bonne à dire, cependant, il lui était nécessaire afin de réaliser son projet, de recueillir un maximum de renseignements, dès lors, s'engageait un travail long et laborieux.
Convaincre les plus réticents, dans un premier temps, (qui n'appréciaient pas de voir déballé ainsi sur la place publique, leurs histoires de famille.)
Puis dans un second temps, tout reprendre, tout classer, si dix personnes vivent un même évènement, chacune aura un aperçu différent, je vous laisse imaginer la tonne de boulot que cela représente. " Car c'est exactement ça : je voudrais rendre compte du tumulte, mais aussi de la douceur. "
C'est donc par le commencement que commencera Delphine de Vigan, par l'enfance de Lucile : "Lucile née en 1946 était la troisième enfant d'une fratrie de neuf enfants". On y découvre une famille nombreuse, qui semble heureuse en apparence. Seulement en apparence, de cette première partie, trois passages m'ont le plus marquée, l'accident de ses frères dans le puits, dont l'un y laissera la vie ; l'adoption d'un petit garçon maltraité "en échange" de l'enfant perdu, (et qui finira lui aussi par se suicider). Et le vol des carottes des bureaux de tabac, j'ai eu la vision fugace, de la guerre des boutons, et je dois dire qu'il m'arrive encore de penser à cette scène en passant devant ceux de ma ville.
Dans la seconde partie, c'est une Lucille adulte que l'on découvre. Une femme fragile atteinte de bipolarité (folie, à tendance suicidaire), là sans jugement aucun, ce qui m'a frappée c'est la conduite de Lucile, surtout je dois bien le reconnaître à cause de sa maladie. Le suicide d'un de ses frères, les horreurs sur son enfance, sans doute à l'origine de la folie qui la frappe.
Quant à la dernière partie, Lucile tel un Phénix renait de ses cendres, le fait d'être grand-mère semble avoir un effet bénéfique, elle se donne les moyens de sortir la tête de l'eau, et d'être heureuse, au moins jusqu'à ce que sa maladie, la rattrape, et jusqu'à ce jour, où elle met fin à ces jours.
Avec des paragraphes plus ou moins longs, plus ou moins courts, Delphine de Vigan, installe un rythme à son récit, tout en restant fidèle à l'histoire de sa mère sans tomber dans le mélo, comme pour reprendre son souffle, elle fait de brève parenthèse afin de nous expliquer, comment, et où, elle en est avec l'écriture de ce témoignage.
En Conclusion :
Avec une plume délicate et gracieuse Delphine de Vigan sait nous émouvoir et nous toucher. Tout en parlant de sujet fort que sont le suicide, la mort, l'inceste, et bien sûr, la folie. Rendant ainsi un sublime hommage à sa mère dans ce merveilleux témoignage. "J'ignore comment ces choses (l'inceste, les enfants morts, le suicide, la folie) se transmettent. Le fait est qu'elles traversent les familles de part en part, comme d'impitoyables malédictions, laissent des empreintes qui résistent au temps et au déni"
Morceaux choisis :
Je ne sais plus quand est venue l’idée d’écrire sur ma mère, autour d’elle, ou à partir d’elle, je sais combien j’ai refusé cette idée, je l’ai tenue à distance, le plus longtemps possible, dressant la liste des innombrables auteurs qui avaient écrit sur la leur, des plus anciens au plus récents, histoire de me prouver combien le terrain était miné et le sujet galvaudé, j’ai chassé les phrases qui me venaient au petit matin ou au détour d’un souvenir, autant de débuts de romans sous toutes les formes possibles dont je ne voulais pas entendre le premier mot, j’ai établi la liste des obstacles qui ne manqueraient pas de se présenter à moi et des risques non mesurables que j’encourais à entreprendre un tel chantier.
Avais-je besoin d'écrire ça? Ce à quoi, sans hésitation, j'ai répondu que non. J'avais besoin d'écrire et ne pouvais rien écrire d'autre, rien d'autre que ça. La nuance était de taille.
La mémoire enregistre tout, et le tri s'effectue après coup, une fois la crise passée
Les mots étaient là, qu'est-ce qu'elle a fait, mais je ne pouvais pas comprendre leur sens, je ne voulais pas, c'était non, c'était hors de question, c'était impossible, c'était inenvisageable, ce n'était pas vrai, ce n'était pas la réalité, ce n'était pas ce que j'étais en train de vivre, ça ne pouvait pas finir comme ça.
Bien que le livre de Kushiel soit classé fantasy, les paysages me semblaient connus, en cela, je m'explique souvent dans un livre fantasy, on est dans un monde imaginaire, ici le paysage est si proche du nôtre qu'on a juste l'impression de changer d'époque, et de pays.
Enfin, leur mœurs, aussi, sont bien caractéristiques, si les préceptes politiques, sociaux et culturels sont assez ressemblants aux nôtres, il n'en est pas de même côté religion. Eux vouent un culte à Elua et ses Compagnons, qui, ont accompagné Yeshua jusqu'à sa crucifixion entre autres, on y trouve Naamah et Kushiel.
Pourquoi je vous parle d'eux ? Parce c'est de ces trois divinités que découlent toute l'histoire de ce livre et des pratiques Angelines (terre d'Ange étant le lieu où se déroule l'histoire).
Elua le béni a transmis à son peuple un précepte majeur qui est : aime comme tu l'entends
Naamah aurait dit-on mit ce précepte de tel sorte à utiliser son corps (et donc l'acte sexuel) pour protéger Elua dans ce périple.
C'est donc pour ces deux raisons que les hommes et les femmes vouant un culte à la déesse Naamah vont être élevés et vivre celons le précepte du plaisir dont dépend sa maison. Il y en a treize en tout, et les enfants à l'âge de dix ans sont dirigés dans celle qui convient le plus à ses penchants. La plus importante est celle de Cereus. C'est à cette maison que sera vendue Phèdre à l'âge, de deux ans. L'éducation et les règles y sont stricts même si on y apprends l'art du plaisir. Chaque "élève" doit rembourser son éducation en apposant une marque (tatouage) couvrant son dos, et représentant sa "maison", chaque partie du tatouage est payée par les clients.
La mère de Phèdre était-elle-même une courtisane à l'issue de sa marque elle a choisi de quitter "le monde de la nuit", alors pourquoi vent-elle sa fille ? Surtout à deux ans ! À cause d'une marque rouge que cette dernière voit dans l'œil de son enfant, elle s'imagine que cela attirera le malheur.
Heureusement pour Phèdre la directrice qui l'a acheté, elle y voit un signe pour se faire de l'argent, et à l'âge de dix ans, cette dernière est revendue à Anafield Delaunay, un noble très riche. Pourquoi je dis une chance ? Car ce Delaunay énigmatique va parfaire son éducation, faisant d'elle une érudite, rien est laissé au hasard langue étrangère, histoire, géographie, littérature, etc, etc. Mais surtout, il lui apprend à voir, et à entendre. La transformant ainsi en une redoutable courtisane.
Car, lui, a tout de suite remarqué que la tâche dans l'œil de Phèdre était la marque de Kusiel, la déesse du plaisir par la souffrance.
Grâce à cette éducation Phèdre pourra déjouer les pièges et les complots les plus odieux.
Je me rends compte combien il est difficile de vous parler de ce livre, presque 800 pages à résumer, en dire, assez pour une bonne compréhension, mais ne pas trop en dire de peur de spoiler.
Une chose est sûre, c'est que les personnages principaux sont attachants, Phèdre bien évidemment courageuse, intelligente, Alciun, l'autre élève de Delaunay, Hyacinthe, son meilleur ami, sa bouffée d'oxygène, Delaunay lui-même, et même ce Joscelin frère Cassilin aux manières franchement agaçantes. Et malgré tout un compagnon précieux.
En conclusion :
Je vous l'ai dit le livre est volumineux, je ne peux pas vraiment dire après recule qu'il y est des moments creux, car l'action est continuelle, cependant un grand tiers est consacré à la mise en place de toute l'histoire, Géo politique, aux pratiques sado masochiste qu'impose la marque de Kushiel, et c'est sans doute ce qui fait que je n'ai pas eu de franc coup de cœur. Et pourtant en rédigeant cet article, je me rends compte de l'importance qu'il a prise. Je l'ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé.
Le style de l'auteur est plus qu'agréable, Phèdre nous conte son histoire. Le style est plaisant un peu comme si elle nous la contait le soir au coin du feu, ou comme si nous avions ouvert son journal.
Notes et avis 1 à 10 sur un total de 16
une belle découverte
Un grand merci aux éditions Atria et au forum livre addict pour ce partenariat, et cette belle découverte
C'est un homme brisé qui rentre dans son village, " Monsieur Georges n'est plus le même" de l'avis général, des villageois, leur ancien maître d'école est revenu déprimé, voir un peu fou de ses trois années à Auschwitz-Birkenau. "Si la folie se reconnaît à l'incapacité de vivre avec les autres, alors je suis devenu fou. "
Georges Courcelle, n'arrive plus à reprendre sa vie d'avant, il est peut-être revenu vivant des camps de la mort, mais pas seul, là-bas, il travaillait dans le bâtiment 10, un laboratoire où ses compatriotes servaient de cobaye pour des essais expérimental, ses fantômes le hantent, surtout deux jumelles.
" Revenant de trois ans de tourisme en enfer, j'ai accompli un interminable périple à travers l'Europe dévastée (. ...) oui, je suis détruit, endeuillé de ces valeurs auxquelles j'ai consacré l'essentiel de ma vie. Pilonnées dans l'enfer du camp, elles m'apparaissent aussi incongrues qu'un bouquet de gaillardes fleurissant sur une décharge. "
Le point de vu de Gilles Warembourg est intéressant, son héros revient meurtri, agoraphobe, ses centres d'intérêt ne sont plus les mêmes. À leur retour qui, s'est vraiment intéressé à ses hommes et ses femmes revenus de ses camps, dit de travail ?
Qui a vraiment pris la mesure du mal et de l'horreur ? Les a-t-on écoutés ?
"Je me sens catapulté dans un vaisseau fantôme carnavalesque, je ne supporte plus le soleil, le vent. Je ne supporte plus le ciel. Et tous ces regards me questionnent : "est-il devenu fou ? "
Le village, lui-même a mené sa propre guerre, les résistants, les collabos, les adeptes du marché noir, n'ont pas épargné ce village des Flandres. Et les rancœurs sont nombreuses.
Aussi n'est-il pas étonnant d'y voir un meurtre sur l'un de ses augustes personnages.
Bien que Gorges Courcelle ne soit plus un des piliers du village, ses anciens élèvent les plus âgés continuent de prendre conseil auprès de lui.
"Nous sommes tous des SS en puissance, la différence entre eux et nous, c'est que nous ne sommes pas Allemand ", voilà comment l'ancien instituteur se retrouve derrière les barreaux accuser de meurtre.
La plume de Gilles Warembourg est agréable et réaliste, ses personnages attachants. Les vérités pas toujours agréables à entendre.
En conclusion :
Ce polar psychologique, est vraiment agréable à suivre, les questionnements nous prennent aux tripes. Un petit coup de cœur en ce qui me concerne.