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Le collège, c'est dur pour tout le monde…et ceci n'est pas vrai qu'aux Etats-Unis ! C'est un moment de grand chambardement, émotionnel, sexuel, amical….On entre (ou pas) dans un clan, une bande, on connaît ses premiers vrais échanges amoureux. On a envie d'être « reconnu », admiré. On dit « populaire » en américain. Et puis il y a les autres, les moins sportifs, les plus chétifs, les binoclards, les intellos, et j'en passe…Dans le meilleur des cas, ils forment une bande à eux, dans le pire, ils deviennent celui/celle dont on se moque, les bouc émissaires, ect…
Et dans le
cas d'August, on passe au grade inférieur. Une malformation faciale très marquée, qui fait sursauter les gens quand on la voit la première fois, ce n'est plus un fardeau, c'est une montagne à porter sur ses épaules. Et du pain bénit pour des ados en recherche d'une certaine uniformité.
Les débuts sont donc bien difficiles pour ce jeune garçon. La suite de l'histoire nous donne à lire ce que peut être le courage quand on a 12,13 ans : s'affranchir de l'attrait de la popularité et choisir la cause_et l'amitié_ du plus faible, affronter ses peurs et aller de l'avant quoiqu'il en coûte….
Je me suis attachée, au fil des pages, à ce jeune August, à ses parents, à sa sœur… J'ai apprécié le principe narratif choisi par l'auteur : croiser les points de vues des différents protagonistes. Les chapitres courts. Cela apporte du rythme au récit et cela évite le risque de devenir ennuyeux en étant trop linéaire. J'ai pris ce livre pour mes vacances et je crois qu'il a parfaitement rempli son rôle.
Pourtant….
Pourtant je suis un peu déçue. J'avais lu quelques chroniques vraiment très très élogieuses. Genre « un hymne » à la différence, une « claque » pour certains, un bijou pour tous les ados…
Bien sur l'histoire aborde des questions essentielles autour de la différence, invite le lecteur à réfléchir à ce que pourrait être sa position/réaction à la place de…., bien sur on ne cache pas ce que peut être la cruauté entre jeunes ados, mais…Les personnages sont assez caricaturaux je trouve, ils manquent de complexité. le fait que ce soit un livre « jeunesse » ne me semble pas une raison pour rester si sobre sur les différents protagonistes. A l'exception peut-être du personnage, secondaire mais attachant, de Miranda (amie de Via, la sœur d'August)
Et puis, la dernière partie se rapproche d'un téléfilm américain : pas forcément mauvais, mais pleins de bons sentiments, le tout, un peu trop appuyé : le retournement des méchants en défenseurs de leur ex souffre douleur, le discours du directeur de l'école, le « méchant» Julian qui quitte l'école, les préceptes du professeur….
Ceci étant dit , cela reste un livre plutôt réussi et que je conseille à partir de 12 ans.
Alors si je devais convaincre les derniers résistants à ouvrir ces pages, voilà au moins 3 bonnes raisons :
le côté saga familiale : j'ai aimé moi, cette première partie du livre ou De Vigan présente sa famille, à la 3ème personne comme une grande histoire familiale avec ses joies et ses difficultés. Ses grand parents : sa grand mère, belle, solaire pleine d'optimisme ; son grand père, sur de lui, beau parleur, avec déjà, distillé ça et là, quelques passages montrant ses potentielles défaillances. Et puis, les moments que l'on partage de la jeunesse de sa mère avec ses frères
et sœurs, grandissant dans une ambiance bobo avant l'heure. J'aurai voulu que ça continue, de la même manière , plus longtemps…Je me suis attachée à certains personnages : le grand frère Barthélémy, protecteur, Justine, la jeune sœur rebelle….La suite du livre s'attachera à nous entraîner dans la foulée de Lucille. Lucille si belle (Non, mais la photo de la couverture, quoi ! Elle était magnifique)
La réflexion sur l'écriture. C'est quoi écrire ? Pour un auteur comme De Vigan, déjà connue, reconnue ? pour sa mère, jamais publiée ? Dans quels processus entre-t-on quand on écrit ? Et quand c'est son histoire qu'on écrit, à quel prix le fait-on ? Et quand au delà de soi, c'est de sa famille, dont on se rend compte qu'il y a tellement de parts d'ombre. Quelle légitimité ? Ces questions sont présentes tout au long du récit, et on comprend, au vue du sujet, des nuits blanches qu'elle a du traversées pendant l'écriture (et après sans doute)
le volet ethnographique, de plongée dans la folie de Lucile, de tragédie familiale. de réflexion sur la mémoire familiale. Je dis volontairement ethnographique parce que c'est parfois écrit avec pas mal de recul, bien qu'elle s'en défende page après page. Elle est en particulier assez peu démonstratives sur ses sentiments vis à vis des moments de rejet qu'a pu avoir sa mère envers elle (par exemple), sur la relation différente que sa sœur a pu nouer…Mais moi, ça ne m'a pas dérangé. Je dirais même au contraire ; l'inverse m'aurait gênée, c'est pour ça que je ne voulais pas le lire au départ. Pas de pathos, j'ai à peine eu les larmes aux yeux, ce qui est chez moi représentative, je suis une vraie fontaine ambulante, je démarre au quart de tour. Qu'est-ce que c'est d'avoir une mère qui plonge quand on est adolescente ? Et comment on doit se construire malgré tout. Avancer. Ou pas. Qu'hérite-t-on de ça, parce qu'on en hérite forcément, un peu. Parce que le résilience, ce n'est pas tout effacer.
premier thriller pour Thilliez
Quand j'attaque un thriller ou un polar, je veux qu'il m'accroche au fauteuil, qu'il me scotche à l'oreiller...D'entrée de jeu, dès les premières pages. Je laisse de côté les attentes littéraires., c'est pas le sujet..Souvent, je les réserve pour les vacances ou bien quand je n'ai pas envie de me prendre la tête. Quand je veux me laisser guidée, voire manipulée. J'aime ça, être manipulée dans un polar.
Cette entrée en matière pour dire que ça n'a pas très bien marché cette fois. Du moins au démarrage...J'ai mis un temps fou à entrer dans cette histoire. Ce livre, je le promène dans mon sac depuis début mai.
Le commissaire Sharko, le héros donc, traîne sa rancœur, sa solitude depuis que sa femme a disparu. Il se retrouve embringué dans une histoire tout ce qu'il y a de plus sordide : le cadavre d'une femme est retrouvée, elle a vraisemblablement été torturée...Mais là où certaines intrigues te happent littéralement, là, on peu dire que ça peine à se mettre en route. Petit à petit, on découvre qu'une autre femme, aux mœurs particulières, genre sado-maso extrémiste est elle aussi décédée récemment...Et puis arrive une "profileur", et puis le héros tente l'infiltration dans les milieux bien hard du sadomasochisme, du bondage, etc...On plonge dans les bas fonds....avec un certains nombres de situations décrites avec une précision qui n'a pas forcément son sens dans l'intrigue (je parle des scènes de torture). Et sur l'intrigue en elle-même, on a l'impression d'avoir déjà lu tout ça.
Il m'a fallu arriver aux deux tiers du livre pour enfin avoir envie d'aller plus loin, de savoir. Je ne suis pas quelqu'un qui arrête un bouquin facilement. il faut vraiment du très pénible pour que je n'aille pas au bout.
Et là, j'ai finalement bien fait de m'accrocher ; une fois l'ensemble des protagonistes présentés : côté flics et coté méchants, les choses se mettent en place et l'intrigue démarre. Malgré un bon nombre d'invraisemblances (mais ça les invraisemblances, ça m'a jamais empêcher d'aimer un polar), la suite se déroule de manière plus rythmée. La femme disparue du commissaire ne sert pas juste à rendre le personnage principal aigri ; elle a un rôle d'accélération de l'histoire...mais je n'irais pas plus loin.
J'ai pensé à plusieurs autres polar/thriller du genre qui m'avaientt beaucoup marquée sur des thèmes proches (voire peut-être pire...), sur les snuff movies, notamment Les Racines du mal de Maurice G. Dantec. Je l'avais beaucoup beaucoup aimé celui-là.
Et sinon, du même auteur, j'ai lu La forêts des ombres il y a quelques temps déjà. Cette histoire m'avait glacée. A tout point de vue, l'histoire se déroule au fin fond de la forêt noire en plein hiver et l'histoire est brrrrr!!. Bref, il m'avait fait grande impression. Donc, je pense que je lirais d'autres Thilliez.
Mais celui-ci est plus commun. Je crois que c'est ce qui lui correspond le mieux. Pas mauvais. Commun.