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À découvrir
Napoléon est en exil sur l'île d'Elbe. Une petite île mais ce n'est pas encore Sainte-Hélène ... Inlassable, l'Empereur prend possession de son minuscule et dérisoire royaume, y déployant une énergie fantastique, s'appliquant à bouleverser ce petit monde de paysans et d'apiculteurs, incapable qu'il est de rester inactif.
Il administre, reçoit les autorités, légifère, ordonne des travaux avec la même rigueur que s'il dirigeait encore la France. La France ... son regard reste tournée vers elle. Elle est là, désirable, à portée de main, à portée de bateau ... mais il hésite.
Il
hésite d'autant plus que depuis son arrivée sur l'île d'Elbe s'est réveillé son intérêt pour les abeilles.Sans comprendre vraiment de quoi il s'agit, est fasciné par les abeilles. Et il sait qu'un apiculteur, Pasolini, l'attend pour lui révéler les secrets du lien qui l'unit à celles-ci.
Pasoline a étudié la vie et les campagnes de Napoléon. Il connait le mystère des abeilles et l'influence qu'elles ont sur le destin de l'Empereur. Il note les mouvements des essaims agressifs comme autant de mouvements de troupes, leur présence sur les champs de bataille du passé.
La nuit aussi, dans sa cave, Pasolini écrit et conspire. Il conspire pour une Italie réunifiée sous la houlette d'un Napoléon délaissant la France.
Court roman d'atmosphère, étrange et poétique, symbolique, mêlant politique, onirisme et réalisme, servi par une merveilleuse et fluide écriture, l'Apiculteur de Bonaparte m'a subjugué et fasciné. C'est aussi une rélfexion sur le fil fragile de la destinée des hommes ...
Extraits :
"Considérez un instant la solution italienne. J'ai les abeilles, un essaim de reines prêtes à tout. Vous savez que les reines italiennes sont les meilleures au monde, que la race italienne est la plus robuste, la plus prolifique, la plus active et la plus docile d'Europe. Je peux les déplacer selon ma volonté. Je peux les transporter à Livourne et laisser une tierce partie de l'essaim à Bologne. (...) De là, nous lancerons nos reines pour prendre Rome. "
" Et Montmirail, ce nom ne nous dirait rien s'il n'avait été le théâtre de l'éclatante victoire de Bonaparte. Un miel dense et noir, on ne peut plus poisseux, qui sent le faux-bourdon en sueur, l'énorme essaim de faux-bourdons en sueur prêts à l'effort excessif et inutile du vol nuptial.
C'était précisément le rêve que Bonaparte avait fait la veille de la bataille de Montmirail : un essaim de faux-bourdons en fuite le poursuivait, telle une brûme d'orage venue de la mer.
Il était trois heures du matin quand Bonaparte se réveilla dans sa tente, aussi froid qu'un glaçon. Il ordonna à sa garde de réunir les généraux. Un rapide conseil de guerre et, à six heures, alors que le soleil apparaissait derrière les montagnes, ses trois régiments anéantissaient les défenses de Montmirail, tranchaient la veine jugulaire de l'ennemi et l''abandonnaient à la tombée de la nuit, gisant."
La biographie de Marie Agnès Combesque ne retrace pas seulement l'histoire d'un homme, porté par une foi profonde, au discours inspiré, devenu l'homme à abattre pour le FBI qui le traita comme un " ennemi de l'État ". C'est aussi le récit du plus grand mouvement politique et social que l'Amérique ait connu au XXe siècle.
En 1964, le président L.B. Johnson signe le Civil RightsAct, qui rend illégale la ségrégation aux États-Unis, et en 1965 les Noirs américains obtiennent enfin le droit de vote. Mais pour obtenir cette victoire, il aura fallu vaincre la résistance du Sud raciste
et de l'État fédéral, subir la terreur des attentats terroristes qui jalonnent une lutte pour l'égalité que Martin Luther King voulait animée par l'idéologie de la non-violence.
L'histoire d'un rêve, et l'exemple d'un engagement qui suscite respect et admiration.
« "Je vous le dis aujourd'hui, mes amis, bien que nous devions faire face aux difficultés d'aujourd'hui et de demain, j'ai tout de même un rêve. C'est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain."
« Je fais le rêve qu'un jour, cette nation se lève et vive sous le véritable sens de son credo : “Nous considérons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes ont été créés égaux.”
« Je fais le rêve qu'un jour, sur les collines rouges de la Géorgie, les fils des esclaves et les fils des propriétaires d'esclaves puissent s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
« Je fais le rêve qu'un jour, même l'État du Mississippi, désert étouffant d'injustice et d'oppression, soit transformé en une oasis de liberté et de justice.
« Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne. Je fais ce rêve aujourd'hui !
« Je fais le rêve qu'un jour juste là-bas en Alabama, avec ses racistes vicieux, avec son gouverneur qui a les lèvres dégoulinantes des mots interposition et annulation; un jour juste là-bas en Alabama les petits garçons noirs et les petites filles noires puissent joindre leurs mains avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches, comme frères et sœurs.
« Je fais ce rêve aujourd'hui.
« Je fais le rêve qu'un jour chaque vallée soit glorifiée, que chaque colline et chaque montagne soit aplanie, que les endroits rudes soient transformées en plaines, que les endroits tortueux soient redressés, que la gloire du Seigneur soit révélée et que tous les vivants le voient tous ensemble.»
Combinaison épique du roman d'aventure et du planet opera, le cycle de de Tschaï est d'abord la découverte d'un monde étrange, peuplé d'une faune fantastique et de populations aussi dissemblables que menaçantes.
Les 4 tomes permettent d'appréhender peu à peu, à travers les yeux de ce naufragé de l'espace, toute la diversité et la richesse de ce monde et de ses créatures. Les fascinantes races de Tschaï sont presque aussi bien décrites que celles de Tolkien avec toute la structure ethnologique et historique nécessaire pour les comprendre.
Se constitue au cours de l'aventure
une espèce de communauté disparate, hétéroclite qui se soude dans l'adversité.
L'imagination infernale de Vance est absolument sans limite et ses livres ressemblent à des boutique de brocanteur : on y trouve de tout ! Archaïsme et technologie se superposent et l'on se bat aussi bien à l'arme blanche (notre héros est un redoutable épéiste) qu'au laser et l'on bascule allègrement d'un aéro-glisseur à un cheval-sauteur des plus fougueux.
Le rythme est incroyable : on saute de péripéties en péripéties avec des rebondissement de chapitre en chapitre. Et, comme dans un jeu video, notre héros ressort de chaque expérience avec des connaissances et compétences accrues.
Bref, vous l'avez compris, le cycle de Tschaï¨est un feu d'artifice du jeune auteur Jack Vance à l'imagination débridée.
Ce texte n'est pas de moi mais mérite le détour car son anonyme auteur a tout compris de Jack Vance :
" Jack Vance est un excellent conteur qui place souvent ses personnages dans des situations d’où ils doivent se tirer par de multiples moyens, l’un d’entre eux étant souvent l’insolence astucieuse. Il y a du burlesque chez les personnages de Vance.
Le talent de Vance s’exprime par la création de cultures très crédibles. Il en décrit les mœurs et s’attache particulièrement aux vêtements, aux couleurs et... aux traditions culinaires et gastronomiques . L’utilisation
fréquente des mises en abyme et des notes de bas de pages donnent de la substance à ses univers imaginaires.
Les technologies futuristes (ou la magie) sont, dans l'œuvre de Vance, au service du récit. L’auteur ne cherche pas à les mettre en avant ou à épouser les développements technologiques les plus récents de notre époque. Ces avancées futuristes côtoient des éléments très archaïques : ainsi le vaisseau spatial et la traction animale ont droit de cité dans une même œuvre.
Il décrit fréquemment des sociétés très codifiées, au formalisme rigide, où les valeurs s’inversent radicalement à l’occasion de célébrations exceptionnelles. On y retrouve l’ambiance du carnaval : le port du masque permet de gommer les différences sociales et de se livrer à tous les excès. Pour autant, l’auteur ne perd jamais de vue les destins individuels des personnages secondaires tiraillés entre leurs aspirations personnelles et les contraintes de la société dans laquelle ils vivent.
L'Aventure et l'Aventurier sont aussi des thèmes récurrents de l'œuvre vancienne. Le voyage, qu'il soit entrepris dans un but initiatique, commercial, touristique ou professionnel ou subi du fait de l'esclavage, de la fuite ou de la quête, est prétexte à de savoureuses confrontations à l'Autre. Le faux-pas culturel, l'incident diplomatique, le marchandage et la duperie ont souvent des conséquences que Vance semble prendre un malin plaisir à décrire. On retrouve fréquemment l'archétype du guide touristique qui tente d'exploiter au mieux la naïveté de son client ou du marchand qui demande un prix exorbitant pour ses biens. Le contrat, qu'il soit social ou commercial, est au centre de l'œuvre de Vance. Certains personnages ne s'y tiennent qu'un moment pour le trahir ou le détourner (cf. le jeu du hadaul) ou sont d'une honneteté scrupuleuse (Jehan Addels, l'homme de confiance de Gersen dans la geste des Princes Démons).
En fin de compte, le héros vancien est souvent un personnage masculin sombre et distant qui a conscience de ne pas être à sa place dans son environnement (le cycle de Tschaï, le visage du démon, Emphyrio, la vie éternelle, les chroniques de Durdane, Marune, Wyst). Cette perception du monde lui permet d’adopter un regard distant et ironique sur son entourage. S’il triomphe toujours de ses épreuves, il en sort changé et parfois désabusé. "
Quel est le fonctionnement humain face à l'autorité ?
Cette expérience de Stanley Milgram a été reproduite dans de nombreux pays et les résultats sont toujours les mêmes.
600 Sujets étaient recrutés par annonce de presse parue dans la publication locale de la ville de New Haven. L’expérimentation se déroulait dans un laboratoire de l’université de Yales.
La procédure : faire croire aux participants que l’on réalise une expérience sur la mémoire et que l’on cherche à tester les effets de la punition sur le processus d’apprentissage.
Deux des sujets recrutés
vont jouer, l'un le rôle du professeur et l'autre celui de l'élève. Le sujet "naïf" est en fait le professeur car ce que celui-ci ignore c'est que l'élève" n'est en fait pas un sujet recruté comme lui mais un comédien payé par Milgram.
On demande donc au sujet naïf qui joue le professeur de faire apprendre des paires de mots à son élève.
La consigne donnée par l'autorité en blouse blanche est simple :
Si l’élève donne une mauvaise réponse, le professeur (sujet naïf) doit lui administrer un choc électrique croissant de 15 volts à chaque erreur jusqu’à 450 Volts où il est d’ailleurs indiqué « danger ».
Les chocs électriques ne sont pas réels mais ils le sont pour le sujet naïf (professeur) car l'élève simule la douleur.
Le sujet élève est derrière une cloison vitrée et tape sur la vitre pour protester contre les chocs à partir d'un certain moment. A partir de 300 volts, il ne donne plus de signe de vie.
L’expérimentateur habillé de sa blouse blanche ne dit que :
« vous devez continuer » ou « l’expérience veut que vous poursuiviez ».
65 % des sujets naïfs vont (non par plaisir mais par soumission à l'autorité de l'expérimentateur en blouse blanche) administrer jusqu'au choc maximal et mortel de 450 Volts !
Lorsque le sujet naïf est en position d'entendre les supplication de l'élève et ses cris de douleur, le % baisse seulement à 62,5 %.
Lorsque l'élève est dans la même pièce que le sujet naïf, le % baisse mais demeure à 40 % ! Lorsque l'élève arrive à un moment donné à établir un contact physique avec le sujet naïf, le % baisse à 30 %.
Ces résultats mettent en évidence le poids très important de l’autorité ; ici symbolisée par la blouse blanche du médecin et les locaux de l'université prestigieuse de Yales...
La hiérarchie apparaît indispensable à tous processus d’obéissance : sans blouse blanche, le % de chocs maximal chute, idem en cas de conflits d'autorité si une seconde blouse blanche contredit la première.
Le résultat est effarant : l’individu qui entre dans un système d’autorité ne se voit plus comme l’acteur de ses actes ; contraires à la morale, mais plutôt comme l’agent exécutif des volontés d’autrui. Il va obéir et se dédouaner en attribuant la responsabilité à l’autorité.
En cet automne 1814, Napoléon est exilé sur l'ile d'Elbe et toute l'Europe s'est donnée rendez-vous à Vienne pour s'y partager les dépouilles de l'empire.
Mais Talleyrand, le représentant de Louis XVII, qui a succédé à l'empereur, veille. Il dispose de deux jokers dans sa manche : sa nièce par alliance Dorothée, une liane gorgée de sève, et le merveilleux, le sublime et mythique cuisinier Carême, l'ancêtre de la Grande Cuisine.
Grâce à eux Talleyrand étourdit les représentants des diverses délégations dans les fastes et les plaisirs.
Seulement voilà, à l'aube, au
pied du château de Schönbrunn où sont gardés Marie Antoinette et l'Aiglon, un homme est assassiné d'une balle dans le front.
La victime c'est Maréchal, chef rôtisseur de Talleyrand. Le suspect, c'est Carême !
L'inspecteur Janez Vladesski, batard d'une Tzigane et d'un prince, aussi charmant qu'inquiétant, est chargé de l'enquête.
Entre ce drôle de policier et Carême, le cuisinier de Talleyrand, enfant de La Révolution, d'une intelligence vive et d'une énergie vitale peu commune, va s'établir le jeu alternatif du soupçon et de l'innoncence, du rejet et de l'amitié.
Avec une habileté rare et une délicatesse d'orfèvre, Jean-Christophe Duchon-Doris trempe sa plume superbe dans l'encre de son érudition pour nous conter une histoire de tromperie, de gourmandise, de sensualité et de meurtre dans le plus délicieux des décors.