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Dans les opérations contemporaines d'aménagement observées à une large échelle internationale, l'impression de standardisation est telle qu'il est parfois difficile de différencier un nouvel espace public d'un autre, un nouveau quartier d'un autre. On a souvent l'impression de voir ici et là les mêmes "solutions" mises en oeuvre : la reconversion de friches industrielles en espaces culturels, les transformations des berges en lieux conviviaux, l'utilisation des mêmes matériaux et formes architecturales dans les éco-quartiers, sont ainsi progressivement devenues des "figures imposées" de l'aménagement urbain.
De plus, le recours à un petit nombre d'équipes, de "starchitectes" , participe également de cette impression de standardisation : de grands équipements publics manifestes jouent ici et là le rôle de signal qu'une ville est entrée dans la compétition métropolitaine internationale. Au-delà de cette standardisation des formes urbaines, on observe également de grandes similitudes dans les processus de production urbaine qui s'inscrivent dans un contexte largement documenté de néo-libéralisation des politiques urbaines semblant avoir pour effet une "réduction de l'espace des choix" : mise en compétition des villes, montée en puissance des acteurs privés dans la fabrique urbaine, implication (et exclusion) des mêmes catégories d'acteurs impliqués dans les sphères décisionnaires, politiques urbaines tournées entièrement vers un objectif de croissance économique et démographique.
Ces formes de standardisation des espaces et des processus de production urbaine s'accompagnent de l'émergence de catégories urbanistiques nouvelles, que l'on pense à celle de la "ville créative" , "ville évènement" , "durable" ou "intelligente" pour ne citer que les plus en vogue. Aussi, au coeur de ce dossier des Annales de la recherche urbaine se pose cette question : Assiste-t-on à un retour de modèles urbanistiques ? Quels en sont leurs caractéristiques et leurs effets concrets ?