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La volonté politique des militaires au pouvoir au Mali, depuis l'éviction en 1968 de Modibo Keïta, a brillé par son absence dans l'économie comme dans la diplomatie. Les grands acquis de l'époque précédente ont été dilapidés au bénéfice de quelques-uns. Qui connaît encore le Mali ? Sinon par l'émigration massive de sa jeunesse et par la sécheresse endémique du Sahel... La pauvreté d'un pays comme celui-là n'induisait pas nécessairement une mauvaise gestion de ses maigres ressources.
La mal-administration n'était pas non plus fatale. La répression sans pitié exercée contre ses élites pensantes et contre les non-consentants en général, n'était pas inévitable. Aujourd'hui, le pays est en plein marasme. Il ne doit sa survie qu'au remède de cheval concocté par le FMI : le plan d'ajustement structurel à répétitions. Le coût social de "la vérité des prix" et de "l'efficacité des structures" est énorme et a frappé les plus démunis : baisse du déjà si bas niveau de vie, liquidation des sociétés d'Etat en faillite, chômage des jeunes diplômés, etc.
Mais il fallait bien en passer par là pour remettre sur pied et assainir l'économie moribonde, même si l'appel aux subventions extérieures n'est qu'un pis-aller. Il est clair qu'au Mali comme ailleurs, l'ajustement structurel constitue la sanction suprême pour l'impéritie de tous ces régimes irresponsables, devenus insolvables. En ces temps de turbulences et de bouleversement inéluctable tôt ou tard en Afrique, lorsqu'enfin il est admis que développement implique nécessairement libertés démocratiques, on peut augurer que le Mali sera poussé et mû bientôt par la raison autant que par la nécessité.