Enfant de la Grande Guerre, Suzanne vit en petite sauvageonne, heureuse dans sa campagne. Mais son bonheur bucolique va brutalement s'envoler, le jour où un couple d'émigrés polonais parlant à peine le français, ses véritables parents, vient la récupérer chez sa nourrice. Elle découvre avec appréhension le Paris populaire du quartier de la Roquette. Malgré les promiscuités d'un sordide logement, les perpétuelles disputes entre ses parents, son patronyme à coucher dehors dont on se moque à l'école, la capitale va finir par la séduire ; avec son animation, ses magasins et ses salles de spectacles.
Et déclencher en elle ce qui sera désormais son rêve secret : devenir actrice de cinéma. Malheureusement la jeune beauté verra sa vocation contrariée. Pour son père Max, aimant mais tyrannique, les aspirations de sa fille unique sont pires que la prostitution. Les succès qu'elle ne connaîtra pas à l'écran. Suzette les vivra dans sa vie. Après bien des péripéties, elle finira par imposer à son père Charles Huster qu'elle épousera.
Mais, avec la Seconde Guerre mondiale et ses événements dramatiques, le temps de l'amour et de l'insouciance se termine. La guerre, la débâcle, l'exode puis l'Occupation vont changer la comédie en sombre tragédie. C'est en jouant à sa façon les Cosette, les Arletty et les Marilyn que Suzette parviendra à surmonter toutes ces épreuves, jusqu'à ce que son fils cadet, Francis, prenne le relais de son rêve, et mène brillamment sa propre carrière, tant sur scène qu'à l'écran.