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Un cheval qui sait compter, des lions qui freinent l'avancée de la colonisation, un couple d'éléphants qui devient le symbole de l'amour idéal, un poulpe dont la mort fait la Une des journaux du monde entier, un monstre plus étudié que n'importe quelle autre espèce réelle... Toutes ces histoires d'animaux ne sont-elles que de simples anecdotes, des faits divers, ou racontent-elles quelque chose sur les hommes et sur nos sociétés ? En 1386, le procès le plus "médiatisé" est celui de la meurtrière du petit Jean, une truie ! Les procès des animaux au Moyen âge furent longtemps considérés par les historiens comme anecdotiques, or ils révèlent une part importante de la vision du monde de l'homme médiéval.
Qui se souvient que tout un peuple plongé dans la crise de 29 s'identifia à un petit cheval, qui continue d'incarner le rêve américain ? Et aujourd'hui alors que des milliers de dauphins sont massacrés chaque année dans l'indifférence générale, 400 personnes ont suivi les funérailles de Moko. Combien d'entre nous pourrons se vanter d'une telle influence ? Faut-il y voir seulement le délire d'une bande de dolphino-fanatismes ? Nous assistons à un formidable changement dans nos rapports avec les animaux.
Non seulement "l'animal machine", celui que l'on accorde à Descartes, est à l'agonie, mais les historiens, et plus récemment les philosophes, s'emparent de la vie des bêtes pour tenter de comprendre la manière dont l'homme s'est construit parfois contre mais souvent avec l'animal, qu'il soit sauvage ou domestique. Ces 50 histoires nous racontent aussi la singularité de chaque être vivant. Il n'y aura jamais qu'un seul Tilikum, Ourasi ou Knut.
Chacun d'eux est unique et, à sa manière, a écrit ou écrit encore l'histoire, notre histoire.
