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Chrétien de Troyes, dans ses cinq " romans " : Erec et Enide, Cligès ou la fausse morte, Le chevalier de la charrette, Le chevalier au lion, Le Conte du Graal, que lui inspire la Matière de Bretagne, dessine la figure d'un roi derrière laquelle se devine celle du Capétien, Louis VII, trônant en majesté au centre de sa cort, entouré des intimes de sa mesnie que symbolisent Keu, le sénéchal et Gauvain, le chevalier ; un roi , droiturier et justicier qui gouverne dans la tradition des grandes assemblées et déjà dans le cadre restreint du conseil-le-roi, cette institution majeure de la monarchie.
Si le " trouvère " Chrétien de Troyes est considéré comme le père de la littérature européenne, comme en témoignent les multiples travaux et études qui lui sont consacrés de par le monde, il peut être aussi tenu pour un fin et habile connaisseur des institutions capétiennes qui expriment, en cette seconde moitié du XIIème 1e siècle, l'affirmation de la puissance royale et de la souveraineté retrouvées.
Dieu qui donna " à Chrétien la grâce divine de faire oeuvre sage ", ne s'est pas trompé en désignant le royaume de France pour être l'insigne réceptacle de Chevalerie et de Clergie et son roi le plus éminent des gardiens ; là réside l'alliance de l'origine divine du savoir et du pouvoir, Clergie et Chevalerie.
