" Paris, bastion de la Chiraquie, risque de tomber à gauche. Dans la capitale se jouent en réalité les préliminaires de la future élection présidentielle. L'enjeu n'est pas local, mais national. Une fois de plus, mes compagnons courent au suicide. Trop de haine les aveugle, trop de rivalités les divisent. Si les socialistes entrent demain en maîtres à l'hôtel de ville, ils ne le devront pas à leurs mérites mais à nos insuffisances. Témoin, et dois-je avouer, acteur de cette déliquescence, je veux parler dans l'espoir de provoquer le sursaut salvateur. Aujourd'hui, Paris ne flotte plus mais coule. Sans capitaine, avec un équipage qui s'étripe, la mairie ressemble à la nef des fous. Si j'ai choisi l'anonymat, c'est que, dans le climat actuel, parler revient à signer son arrêt de mort. Or, je crois au contraire que ce n'est qu'en mettant cartes sur table que nous nous sauverons tous. Si c'est encore possible. "