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Jouissant d'une position souvent dominante dans le contexte universitaire américain, très présentes également dans les productions universitaires européennes, les Cultural Studies sont en revanche à peu près absentes en France. L'objectif de ce numéro consiste à s'interroger sur ce décalage ainsi qu'à procéder à un examen critique de leur place et de leurs stratégies théoriques et pratiques dans un contexte de profonde mutation tant des sociétés elles-mêmes que des paradigmes de la philosophie politique et des sciences sociales.
Les Cultural Studies portent en effet une lourde part de responsabilité dans ce qu'un de leurs pères fondateurs, Stuart Hall, qualifia en 1996 de " véritable explosion discursive du concept d'identité ". Chez leurs premiers promoteurs britanniques, elles ont constitué un enrichissement de l'analyse sociale, à laquelle elles ajoutaient une dimension d'analyse culturelle notamment attentive à la culture ordinaire.
Mais, à la faveur de la perte de crédit des catégories d'analyse sociale héritées du marxisme, elles ont, d'une part, évolué de plus en plus vers un culturalisme qui traite de la culture indépendamment de, voire contre la société et, d'autre part, leur potentiel démocratique critique s'est mis au service de la quête d'identité de communautés minoritaires. Pour une part, elles se sont ethnicisées. L'enquête n'est pas menée à charge.
Elle fait une large place aux réflexions critiques de théoriciens majeurs des Cultural Studies. Elle vise aussi, au-delà du bilan, à explorer la validité et la fécondité des Cultural Studies pour la philosophie politique et 1-es sciences sociales.