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La rue de Fribourg. Comme la rue du Valais, celle de Berne ou de
Zurich, ou encore de Neuchâtel. Toutes sises dans le quartier des
Pâquis. Certains imaginent que ces rues ont été habitées par des
immigrés confédérés. Fausse piste. Mais il y a bel et bien eu à
certaines époques, parfois avant l'entrée de Genève dans la
Confédération, un lien particulièrement fort avec ces régions, et
Genève a tenu à le signifier via ces dénominations.
Lorsque j'étais très jeune, au début des années septante, la rue de
Fribourg abritait des bistrots espagnols.
On y trouvait d'anciens
militants de la cause républicaine. Je me souviens de soirées arrosées
et chantantes au El Ruedo. Ensuite, très rapidement, à la fin de cette
décennie, des commerçants venus d'horizons plus éloignés sont
apparus. Alain Bittar, le libraire arabe de L'Olivier, Hagop Avakian,
le marchand de tapis arménien, Habibollah Khanmohammad,
l'Iranien du magasin de tabac et journaux, furent de ceux-là.
Aujourd'hui, après encore bien des lustres, on y rencontre des
émigrés venus du monde entier.
Faut-il le rappeler, environ 70 pourcent
des habitants du canton de Genève ont un papa ou une
maman étranger(ère). Genève est une petite New York.
Fréquentant la rue de Fribourg depuis des années car j'y ai
quelques amis, j'avais le sentiment que cet espace urbain reflétait
de manière concentrée un peu l'esprit notre cité. Pas loin d'une
vingtaine de pays présents via des commerces sur quelques
centaines de mètres de long.
Et une ambiance plutôt paisible, voire
parfois une réelle solidarité, même si on peut aussi percevoir
quelques légères acrimonies ici ou là. A deux ou trois reprises, des
commerçants de cette rue ont organisé des fêtes afin de rapprocher
les habitants du coin.
Ainsi est née l'idée de faire un petit livre sur les patrons ou
gérants des magasins et autres restaurants du coin.