En janvier 2001, Patricia Sudolski a été licenciée. Journaliste, salariée au quotidien Le Parisien pendant quinze ans, elle aurait dû retrouver un poste dans l'année, selon les propres mots de son directeur, mais, depuis quatre ans, Patricia est au chômage. Obtenir des entretiens, relooker son CV en suivant les dernières modes, tenter une reconversion, arpenter les allées des forums de l'emploi, accepter des petits boulots, tel est le quotidien souvent harassant de l'auteur, quotidien qu'elle partage avec tous les Français à la recherche d'un emploi. Et pourtant, celui qui n'a plus d'activité est bien vite suspecté d'être responsable de sa précarité. Pendant un an, la journaliste a mené une enquête de terrain pour raconter le chômage tel qu'il est vécu et tel qu'il est perçu. Elle est allée à la rencontre de chômeurs : ouvriers confrontés à la délocalisation de leur usine, cadres licenciés à quarante ans qui se voient offrir des emplois bien en deçà de leurs qualifications, trentenaires qui n'ont connu que des CDD, seniors que l'on refuse d'embaucher... Elle a également interviewé des chefs d'entreprise et des politiques pour comprendre les raisons de ce fléau. Quand on sait que les créations d'emploi, en 2005, n'ont été supérieures aux destructions d'emploi que de 0,1 %, quel peut être le rôle de l'ANPE ? Comment le chômeur de longue durée peut-il retrouver le chemin de l'entreprise ? Et, nouvelle ombre au tableau, alors que le chômage de masse est devenu un phénomène chronique, l'Unedic cherche à diminuer le montant des allocations. Qui mieux qu'une journaliste confrontée aux aléas du chômage pouvait en témoigner ? Patricia Sudolski se fait ici la porte-parole des sans-emploi en mal d'estime.