Vatisiournam. Carnets Indiens

Le "Vatisiournam" formel du douanier en inaugure des milliers d'autres à la banque, chez le changeur, dans l'entrée d'un hôtel sordide en marchandant la chambre avec le taulier ou à la réception d'un luxueux cinq étoiles. D'autres "Vatisiournam" jalonneront mes périples. Ils scanderont mes journées, marqueront mes rencontres, me feront oublier l'isolement [...] En Inde, on ne ressent jamais la solitude. En revanche, tant de situations, tant de scènes déconcertent dès le premier contact comme au énième séjour. Plus on pense connaître ce sous-continent, plus il paraît singulier. On s'y sent si étranger que parfois, on perd pied. Alors un soir ou un matin, dans une chambre d'hôtel devant la glace au tain décrépi, on finit par interroger sa propre image : Vatisiournam ? A cet instant, le voyageur a conscience d'avoir largué les amarres pour de bon.