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Le manuscrit était à peine achevé lorsque l'auteur disparut en 2002, frappé par une crise cardiaque. C'est ce manuscrit qu'il n'avait pas eu le temps d'éditer lui-même que l'association Sciences-ACO, avec le soutien du Laboratoire de l'Accélérateur Linéaire, vous propose de découvrir aujourd'hui. Il vous fera revivre tout à la fois les débats, les projets, les réalisations, les difficultés et les découvertes ayant marqué le développement de ces grands instruments qui nous permettent de percer les secrets du monde microscopique.
Le récit qui suit est celui d'un grand programme scientifique et technique. L'histoire commence peu après la seconde guerre mondiale. L'étude des noyaux atomiques et de leurs constituants prit alors un essor considérable, pour deux raisons au moins. Tout d'abord, ces recherches étaient fortement soutenues dans les pays dont les dirigeants avaient pleinement conscience du potentiel extraordinaire que constitue l'énergie qui peut être libérée par les noyaux atomiques.
Ces responsables politiques en escomptaient d'importantes applications, civiles tout au moins, parfois militaires. Par ailleurs, cette exploration de l'infiniment petit portait l'espoir d'identifier les constituants fondamentaux de la matière et de dévoiler leurs interactions intimes. De fait, les avancées furent spectaculaires en physique fondamentale, nombre de découvertes furent couronnées par des prix Nobel.
En Europe, le Centre Européen de Recherche Nucléaire (CERN) a fait fonctionner l'anneau de collisions électrons-positrons, le plus grand jamais construit au monde. Aujourd'hui, le CERN démarre un important programme de recherche auprès du grand collisionneur proton-proton. Les premiers protons seront mis en circulation à l'automne 2009. L'année 2010 devrait voir l'observation très attendue des premières collisions à des énergies jamais atteintes avec des accélérateurs de particules.
