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Les barrages de la mère dans la plaine, c'était le grand malheur et la grande rigolade à la fois, ça dépendait des jours. C'était la grande rigolade du grand malheur. C'était terrible et c'était marrant. Ça dépendait de quel côté on se plaçait, du côté de la mer qui les avait fichus en l'air, ces barrages, d'un seul coup d'un seul, du côté des crabes qui en avaient fait des passoires, ou au contraire, du côté de ceux qui avaient mis six mois à les construire dans l'oubli total des méfaits pourtant certains de la mer et des crabes.
Ce qui était étonnant c'était qu'ils avaient été deux cents à oublier ça en se mettant au travail.
Trop classique
Dans ce roman bien antérieur à L'amant, Marguerite Duras pose les bases de cette autobiographie fulgurante et si moderne, ici dans un style sage et sobre, trop classique. La pauvreté ronge la mère ainsi que ses deux enfants qui rêvent d'évasion à tout prix, quitte à renier leurs valeurs, en réalité inexistantes. Ce livre écœure par le manque de dignité des héros, fait d'autant de passivité que de fureur vaine (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/11/26/un-barrage-contre-le-pacifique-marguerite-duras/)