Chronique d'un internat catholique masculin, en Auvergne profonde, au cours des années trente, Tais-toi Filou ! n'est pas une œuvre de fiction. Filou Ségurac, l'enfant de chœur de service n'y joue pas un rôle primordial en tant qu'enfant de chœur mais en tant qu'enfant, un enfant curieux qui interroge le monde, la famille, la religion, l'école, un enfant poseur de questions, face à tout ce que les adultes proclament comme leur vérité. La réplique est souvent donnée par l'abbé Lure, intéressé par ce jeu qui révèle un humour naturel. Campé dans une petite ville d'Auvergne, Filou qui a perdu son père à l'âge de sept ans est accompagné d'un grand-père, haut en couleurs, qui lui non plu n'a pas sa langue dans sa poche. L'évocation de la famille : ses sœurs, mais aussi ses oncles, la description des professeurs... sont autant d'occasions d'apprécier un style alerte et plein d'humour. A travers le cheminement de Filou Ségurac d'enfant de chœur vers l'enfant de cœur, c'est tout un univers sur les grands thèmes de la " christianité ", mais aussi sur l'éducation des filles, et surtout un questionnement que le dilemme autorité-liberté.