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"Le premier qui remonte en moi est de guerre et de peur, j’avais quatre ans, c’était en 1943, je n’ai jamais oublié cet événement. Effarée, les yeux grands ouverts dans la nuit épaisse, j’écoute, accrochée à la chemise de ma mère, le grondement sinistre et terrifiant des avions survolant la ville noire et silencieuse, terrée dans sa peur. Au son lugubre des sirènes hurlantes, maman nous a tirés du lit et emmenés dans la cuisine au rez-de-chaussée, où elle se tient debout, ma plus jeune soeur, encore bébé, dans les bras, mes deux frères, ma soeur aînée et moi serrés autour d’elle, n’osant bouger ni parler, à peine respirer".
C’est une part d’histoire, à travers la saga d’une famille italienne, que nous fait découvrir ce livre. Les portraits intimistes, les joies, les espoirs et les peines rythment le passage entre le monde de la tradition et le monde moderne. C’est aussi l’histoire intemporelle d’une enfant qui quitte sa terre natale vers un nouveau pays, une autre culture. Chacun de nous porte en lui un roman, et ce roman, c’est la Sardaigne des années 1940 et de la guerre, les souvenirs d’un village et d’une fratrie, la découverte et l’épreuve de l’intégration dans la France des années cinquante.
Avec simplicité et une profonde sincérité, "Sur les traces du vent" nous fait pénétrer dans les confidences d’une existence qui, sans s’y attendre, devient un témoignage et une aventure.
