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frédéric paulin
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la guerre est une ruse
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Prémices de la chute
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agullo éditions
Des Kalachnikov à Roubaix ? Il ne fait pas un pli pour le lieutenant Fell de la DST, que les armes viennent d’Ex-Yougoslavie, où le conflit prend fin. Justement, son ami Tedj Benlazar, de la sûreté extérieure, y a été envoyé après le fiasco de l’Algérie qui a laissé progresser le djihadisme et dont la DGSE lui fait porter le chapeau. Chargé de surveiller un camp de combattants bosniaques près de Sarajevo, il va révéler la présence de volontaires français dans les rangs de la Brigade El Moujahidine. Islamistes, donc. Mais l’information semble n’intéresser ni ses supérieurs
à la DGSE ni au-dessus dans les cabinets ministériels, ni à la DST, sauf auprès de sa copine Laureline Fell. Tous sont trop occupés à rechercher les moines enlevés de Tibhirine pour prêter attention aux élucubrations d’un agent secret complotiste.
C’est sans compter sur la découverte par le journaliste d’origine bosniaque Réif Arno, de l’implication de djihadistes du Nord de la France dans les attaques à la Kalachnikov. Le journaliste un peu looser, drogué, abonné aux chiens écrasés et aux coucheries d’un soir, ne sait pas encore dans quoi il se lance. Mais il a la prétention d’entrer à la rédaction de ‘Libération’ et dans ce but, et aussi dans celui d’épater une apprentie journaliste pas aussi innocente qu’elle y paraîtra, il fonce dans le tas. Pour commencer, ses rapports avec la police sont mauvais, moins mauvais pourtant que ses rapports avec ses informateurs, même s’ils se révèlent d’une importance capitale. Puis, il devient le pire ennemi de Benlazar avant de se retourner et d’en devenir son meilleur allié, ou au contraire, puisqu’à cause de lui, où en partie, il se retrouvera dans les grottes de Tora Bora au milieu des montagnes entre Afghanistan et Pakistan. Où il paraîtrait qu’un mouvement dénommé Al-Qaïda préparerait un attentat de grande ampleur contre l’Amérique. On est à la fin des années 1990...
Si ‘La guerre est une ruse’ amenait à considérer l’origine du djihadisme en France depuis l’Algérie lors de la décennie noire, ‘Prémices de la chute’ montre l’internationalisation de la lutte islamiste, du Maghreb aux Balkans en passant par la France, le Moyen-Orient et les USA. Le précédent roman prenait le temps d’installer ses personnages, ses lieux, avec le but peut-être d’habituer son lecteur à un pays pas ou peu connu, de la même manière que l’action s’intensifiant graduellement mime le travail de fourmi de l’agent de renseignement dans un pays à la veille de la guerre. À l’inverse, ‘Prémices de la chute’ m’a embarqué immédiatement, dès la première ligne. Ses personnages, lecteurs y compris, démarrent en trombe avec une équipe de flics sur les lieux d’une fusillade. Le rythme ne baissera pas tout au long du roman et ce, malgré les renversements narratifs, changements de personnages, d’endroits, d’ambiances. Du mal des montagnes à dos de mule en Afghanistan à la minuscule rédaction d’une gazette municipale en Bretagne, il n’y a qu’un pas, un saut de ligne même.
‘Prémices de la chute’, quoique son titre semble plutôt annonciateur, est le second opus d’une série commencée avec ‘La guerre est une ruse’. Il peut donc être lu avant le précédent. Grâce à son intrigue indépendante ou presque, il permettra d’entrer dans la construction romanesque de Frédéric Paulin d’une manière détournée, sans gêne, grâce à une narration plus active et une action plus proche du lecteur moyen.
(toutefois, la lecture ensuite de ‘La guerre est une ruse’ vous éclairera sur certains points sur lesquels planeraient inévitablement quelques mystères, tout en recevant les honneurs de l’auteur, de ses éditeurs et de vos libraires).
Prémices de la chute
Des Kalachnikov à Roubaix ? Il ne fait pas un pli pour le lieutenant Fell de la DST, que les armes viennent d’Ex-Yougoslavie, où le conflit prend fin. Justement, son ami Tedj Benlazar, de la sûreté extérieure, y a été envoyé après le fiasco de l’Algérie qui a laissé progresser le djihadisme et dont la DGSE lui fait porter le chapeau. Chargé de surveiller un camp de combattants bosniaques près de Sarajevo, il va révéler la présence de volontaires français dans les rangs de la Brigade El Moujahidine. Islamistes, donc. Mais l’information semble n’intéresser ni ses supérieurs à la DGSE ni au-dessus dans les cabinets ministériels, ni à la DST, sauf auprès de sa copine Laureline Fell. Tous sont trop occupés à rechercher les moines enlevés de Tibhirine pour prêter attention aux élucubrations d’un agent secret complotiste.
C’est sans compter sur la découverte par le journaliste d’origine bosniaque Réif Arno, de l’implication de djihadistes du Nord de la France dans les attaques à la Kalachnikov. Le journaliste un peu looser, drogué, abonné aux chiens écrasés et aux coucheries d’un soir, ne sait pas encore dans quoi il se lance. Mais il a la prétention d’entrer à la rédaction de ‘Libération’ et dans ce but, et aussi dans celui d’épater une apprentie journaliste pas aussi innocente qu’elle y paraîtra, il fonce dans le tas. Pour commencer, ses rapports avec la police sont mauvais, moins mauvais pourtant que ses rapports avec ses informateurs, même s’ils se révèlent d’une importance capitale. Puis, il devient le pire ennemi de Benlazar avant de se retourner et d’en devenir son meilleur allié, ou au contraire, puisqu’à cause de lui, où en partie, il se retrouvera dans les grottes de Tora Bora au milieu des montagnes entre Afghanistan et Pakistan. Où il paraîtrait qu’un mouvement dénommé Al-Qaïda préparerait un attentat de grande ampleur contre l’Amérique. On est à la fin des années 1990...
Si ‘La guerre est une ruse’ amenait à considérer l’origine du djihadisme en France depuis l’Algérie lors de la décennie noire, ‘Prémices de la chute’ montre l’internationalisation de la lutte islamiste, du Maghreb aux Balkans en passant par la France, le Moyen-Orient et les USA. Le précédent roman prenait le temps d’installer ses personnages, ses lieux, avec le but peut-être d’habituer son lecteur à un pays pas ou peu connu, de la même manière que l’action s’intensifiant graduellement mime le travail de fourmi de l’agent de renseignement dans un pays à la veille de la guerre. À l’inverse, ‘Prémices de la chute’ m’a embarqué immédiatement, dès la première ligne. Ses personnages, lecteurs y compris, démarrent en trombe avec une équipe de flics sur les lieux d’une fusillade. Le rythme ne baissera pas tout au long du roman et ce, malgré les renversements narratifs, changements de personnages, d’endroits, d’ambiances. Du mal des montagnes à dos de mule en Afghanistan à la minuscule rédaction d’une gazette municipale en Bretagne, il n’y a qu’un pas, un saut de ligne même.
‘Prémices de la chute’, quoique son titre semble plutôt annonciateur, est le second opus d’une série commencée avec ‘La guerre est une ruse’. Il peut donc être lu avant le précédent. Grâce à son intrigue indépendante ou presque, il permettra d’entrer dans la construction romanesque de Frédéric Paulin d’une manière détournée, sans gêne, grâce à une narration plus active et une action plus proche du lecteur moyen.
(toutefois, la lecture ensuite de ‘La guerre est une ruse’ vous éclairera sur certains points sur lesquels planeraient inévitablement quelques mystères, tout en recevant les honneurs de l’auteur, de ses éditeurs et de vos libraires).