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Le delta central du Niger, encore appelé Macina, donne l'impression d'un pays indéchiffrable, incompréhensible, de tous les contrastes. Avec ses immenses potentialités. Son cheptel inquantifiable. Ses vestiges. Ses marabouts. Ses talibés. Sa réticence à l'école des Blancs. Ses stratifications sociales immuables depuis le temps de l'Empire théocratique peulh. Ses femmes peulhes qui, depuis des siècles, parcourent de longues distances à pied pour vendre le lait de vache afin de faire face aux besoins quotidiens.
Sur ce pays complexe, décideurs et développeurs s'acharnent avec des théories et des pratiques souvent inadéquates. A l'Indépendance du Mali, la nouvelle administration se substitue aux anciens cantons. Les gestionnaires des terres et des pâturages sont marginalisés dans la gestion des ressources pastorales. Pour certains observateurs, "ce coup de force" de la nouvelle administration constitue le point de départ d'un désordre, qui persiste.
Le pays n'est-il pas qualifié de poudrière, tant les conflits sont nombreux et récurrents, liés à la gestion de l'espace et des ressources, aux manipulations politiciennes ? Dans le Delta, une des premières contraintes ressenties par les intervenants extérieurs est la "culture du conflit". Dix ans après avoir mis en place un programme d'éducation civique et de gouvernance, nous sommes toujours frappés par la pesanteurs qui marquent la région.
Le Delta est considéré, à raison, comme un pays conservateur.