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Pour Michel Clouscard, l'ensemble capitaliste se découpe séquentiellement en libéralisme classique, national-socialisme et néo-libéralisme. Chaque métamorphose correspond à une exigence pour sauver le capitalisme des crises et donc du communisme. Après le plan Marshall et Mai 1968, les idéologues des secteurs pilotes comme l'audiovisuel, la mode, les loisirs, vont promouvoir avec succès la consommation d'émancipation transgressive comme prétendu combat d'avant-garde contre le néo-capitalisme.
Ce qui assurera de formidables nouveaux profits et la neutralisation de la lutte des classes. L'Anti-OEdipe de Deleuze/Guattari paru en 1972 en exprimera l'exaltation maximale. Michel Clouscard montre ici que la polémique avec ce dernier maillon des générations bourgeoises est la clé qui permet de révéler l'anthropologie bourgeoise totale. Il montre que l'idéologie transgressive, qui a pour fonction d'habiliter la consommation parasitaire et de prôner un activisme anti-étatique, est une transition vers une anthropologie néo-fasciste : l'opposition y est réduite à un spontanéisme groupusculaire et permet la destruction des institutions étatiques et la domination des trusts sur des masses schizophrénisées.
Michel Clouscard démontre que toute l'anthropologie bourgeoise ne s'avère qu'une psychose - forclusion de la production, du producteur, du rapport immédiat au monde - et en dernière instance un sadisme - annexion acritique brutale de l'autre, des produits, du monde. Les "machines désirantes" autistiques fusionnent alors en une machine de mort. La terreur néo-fasciste commence. On peut mesurer aujourd'hui toute l'actualité de cette critique : FMI, UE, banques contre la Grèce, l'Irlande, le Portugal ; les opérations de l'OTAN en Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Côte d'Ivoire, Libye, Syrie, etc.