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LE SUSPENSE D'ETE "DICKERIEN" DE ROY BRAVERMAN Lac Pasakukoo, dans le Maine des été indiens. Le corps noyé d'une jeune romancière prometteuse, égérie annoncée d'une nouvelle génération d'écrivains. De chaque côté du lac, la résidence de deux auteurs à succès, meilleurs ennemis du monde. Un shérif qui ne les aime pas, et un village où aucun secret ne résiste à la douceur de vivre apparente. Un avocat noir et théâtral qui débarque.
Une secrétaire à faire pâlir Venus en personne. Un assistant littéraire appliqué et ambitieux. Un manuscrit dont la seule existence fait frémir les familles les plus puissantes de la région. Des mots qui deviennent des armes, et des pages blanches des linceuls. Et soudain, une série de violences qui se déchaînent entre les rancoeurs d'hier et les menaces de demain.
La cupidité, l’avidité et la bêtise n’ont pas de patrie
Loin du polar de gare, Braverman nous offre un millefeuille … une intrigue certes, exotique puisqu’elle se situe à Rhode Island, non loin de la ville de Providence, avec une galerie de personnages pour certains « classiques » pour d’autres « inattendus ». Cependant, comme il le dit lui-même, il se sert d’un artifice : ces petits paragraphes en tête de chapitre où un de ses personnages, de façon anonyme, fait part de ses réflexions intimes sur la place des personnages de fiction à côté de leurs auteurs et plus largement la mort, notamment dans l’aspect qui affecte les vivants, la disparition.
Avec une réelle richesse de niveaux de lecture, Braverman nous embarque, pendant dix-neuf jours, dans une folle enquête où deux auteurs à succès, séducteurs et fiers de l’être, affichent tour à tour leur animosité ou leur connivence, où les shérifs corrompus ou intègres se battent pour leur pré carré, où les amours sont contrariées ou incestueuses, où les avocats valent à eux-seuls le détour. Le lieu cependant est magique, il confine le lecteur dans la sérénité malgré les méchants qui s’y côtoient.
Ce roman m’a parfois fait pensé à La mort et la belle vie de Richard F.Hugo qui lui aussi « délocalisait » les travers de la ville, à la campagne. En fait ce sont bien des travers humains et universels dont nous parle Roy Braverman, peu importe la localisation. La cupidité, l’avidité et la bêtise n’ont pas de patrie et la fin sera la même pour tout le monde !
Un coup de cœur et un moment de lecture divertissant, terriblement bien écrit.