Un ancien ouvrier ardoisier, Marcel Goacolou, raconte comment son père, chassé par la misère, par " le chien jaune " de Bretagne, est venu chercher dans les années vingt du travail dans les mines d'ardoise de Trélazé, près d'Angers, comment lui-même, à son tour, est devenu mineur de fond puis fendeur sur " la butte ". Il raconte aussi sa passion pour les arts : le théâtre, la musique, le cinéma et, surtout, la peinture et la gravure avec, pour support, le matériau sur lequel il a tant peiné et parfois dangereusement : l'ardoise. Il a ainsi réalisé une œuvre importante, d'un intérêt documentaire exceptionnel, un témoignage sur le travail et les loisirs des " perreyeux " et sur un paysage
ardoisier aujourd'hui à la dérive. Après bien des hésitations, grâce aux encouragements de ses amis, il a aussi utilisé ses dons de conteur pour nous donner ici, avec humour, le récit de sa vie à la fois difficile et pittoresque. Fondateur du musée de l'Ardoise et du groupement des artistes trélazéens, il a enfin contribué à donner une dimension culturelle à une cité autrefois isolée par, une vocation presque exclusivement industrielle qui était, il faut le dire, la vie pour des milliers de travailleurs.