"Nirliit" veut dire "des oies" en langue inuit. Et pareille aux oies, elle fait un voyage saisonnier jusqu'au Nord. La jeune femme venue du Sud parcourt Salluit et s'adresse à son amie, Eva, dont le corps repose au fond du détroit d'Hudson. Salluit, un de ces nombreux villages inuits où alcool, drogue, suicide et relations sexuelles non consenties font partie du quotidien. Salluit, un village où « il se boit beaucoup plus que soixante-quinze dollars d'alcool par mois par personne ». Salluit, un village où tous se permettent, et les Blancs ne font pas exception.
Eva a disparu au fond du
fjord, et la raison en est épouvantable. Son fils, Elijah, est raconté dans une deuxième partie, moins dure, moins sale. Même si, père à dix-huit ans, il est soûl la plupart du temps, comme le reste des voisins.
Là bas, la jeune femme du Sud s'indigne contre le mode de vie perpétré dans ce village du bout du monde. Elle accuse le gouvernement canadien d'y avoir abandonnée la population inuite, de l'y avoir parquée.
Dans un langage cru, Juliana Léveillé-Trudel ne mâche pas ses mots et offre un roman qui réveille.
Bouleversant
Une langue originale, percutante, pour une histoire à fleur de peau, dans la rudesse du Nunavik.
On s'attache très vite à ces personnages à l'avenir plus qu'incertain, jeunes mais déjà si vieux. L'auteure sait nous emmener dans les méandres de leurs vies, leurs parcours si tôt cabossés, à l'espoir si ténu...
Un premier roman d'une force rare !