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Ils durent changer de train à Manhattan Transfer. Ellen avait un gant neuf, en chevreau, dont le pouce avait craqué, et elle ne cessait de le frotter nerveusement avec l'index. John portait un imperméable à martingale et un chapeau mou gris rosâtre. Quand il se tourna vers elle, en souriant, elle ne put s'empêcher de détourner les yeux et de fixer la pluie qui miroitait sur les rails. Voilà, chère Elaine.
Oh, fille de prince, voyez, nous prenons le train qui vient de la gare de Penn... C'est drôle d'attendre ainsi dans la brousse de New Jersey.
ennuyeux
Ce roman m'a un peu déstabilisée parce que je ne suis pas habituée à lire des romans qui sont presque totalement descriptifs, c'est à dire que Don Passos décrit des actions et met en scène des dialogues mais on n'entre que très rarement dans les pensées des protagonistes. C'est sans doute pour cela que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages même si certains sont vraiment bien croqués. J'ai trouvé que l'avocat qui s'enrichit en faisant du porte à porte pour inciter les gens victimes d'un accident de quelque nature que ce soit à porter plainte était vraiment intéressant. A travers une galerie de personnages très variés, dont beaucoup sont immigrés ou enfant d'immigrés et dont les destins se croisent parfois, Dos Passos dresse le portrait du New-York, et on imagine que ces entrelacements de destins pourraient faire un bon film qui me conviendrait sans doute davantage que la forme écrite.