Libertaires, mes compagnons de Brest et d'ailleurs

Quelques années avant sa mort, René Lochu, né à Vannes en 189, avait écrit ses mémoires croisant l'histoire tragique du XXe siècle. Incorporé dans la marine en janvier 1918, il décrit ses voyages à Nord de l'aviso La Suippe, de la Baltique à la mer Noire et en mer d'Azov, les événements historiques vécus, dont il fut témoin : en avril 1919, l'évacuation forcée du port d'Odessa par l'armée française, la mutinerie des marins de la mer Noire, à Sébastapol, l'épopée de l'armée révolutionnaire ses paysans d'Ukraine, la Makhnovstchina, dont il coudoiera plus tard, à Brest, l'un des leaders : Nestor Makhno. Libéré, il découvre à Brest les libertaires, fondateurs et animateurs de la Maison du Peuple et devient leur compagnon. Il décrit sa vie militante à leurs cotés, les journées tragiques d'émeutes à Brest en 1935, le soutien aux compagnons anarchistes espagnols luttant contre le fascisme, les campagnes pour la Paix ; Brest sous les bombardements durant les années 1940 : jours sombres, nuits d'épouvante. Par une sombre journée de tempête où le soleil semble avoir abandonné la terre Lochu rencontre Léo Ferré noyé dans un blues abyssal. Il réconfortera le poète et Léo Ferré en écrira une chanson : Les Etrangers.